Agrumes : Les petits fruits forcent l'export
- Création : 19 juin 2007
La campagne d'exportation des oranges devrait, quant à elle, se terminer avec environ 260.000 t contre 265.000 réalisées en 2005/2006.
Globalement, les exportations d'agrumes porteraient sur 580.000 t, après 540.000 l'année dernière. Niveau qui n'a pas été atteint depuis huit ans. Mais cette fois avec un profil variétal répondant de plus en plus aux exigences du marché. D'où, aussi, les résultats commerciaux «assez satisfaisants», selon Ahmed Darrab. Notamment en ce qui concerne les variétés précoces et demi-saison. Les clémentines dégagent une recette nette production de l'ordre de 3,80 DH/kg et la Nour a été réglée aux alentours de 6 DH/kg, signale un producteur exportateur. La même source pronostique, toutefois, un prix moyen net production se situant entre 1,20 et 1,30 DH/kg pour la Maroc-late. Ce qui est de nature à tirer la recette globale vers le bas, dans la mesure où cette orange représente 30% des exportations agrumicoles. Aussi, l'on comprend la préférence désormais affichée par les producteurs à l'égard des petits agrumes. Le dernier recensement des plantations, bouclé le mois dernier par l'interprofession, confirme cette orientation. Au demeurant dictée par la tendance du marché international des agrumes. «Easy peeler», facile à éplucher, est le slogan mis en avant pour booster les ventes des petits fruits. Tandis qu'on oriente, de plus en plus, les oranges vers la consommation sous forme de jus. Le concept «tout frais tout prêt» a fait beaucoup de chemin. De plus, le Maroc n'a de choix que de s'adapter aux tendances d'un marché où il ne représente que moins de 1,5% de l'offre mondiale. Or, cette offre, qui se chiffre à 90 millions de tonnes, est sujette à une mutation profonde.
« Fort heureusement, note Darrab, producteurs et exportateurs sont conscients de la nouvelle donne et entendent s'y adapter en conséquence». Aussi, le prochain plan d'action sera mené dans le cadre d'un contrat-programme avec le gouvernement. L'objectif est d'opter pour des variétés qui valorisent au mieux la ressource hydrique et les coûts de production. Mais aussi d'être au diapason du marché.
A ce niveau, un effort considérable de diversification a été mené en direction des pays de l'Europe de l'Est, notamment la Russie. Au point que ce débouché a absorbé, cette année, près de 50% du tonnage exporté. Seulement, des difficultés commencent à pointer. En plus de la concurrence très compétitive de l'Egypte et de la Turquie, il faut désormais composer avec l'origine espagnole. Surtout que l'offre ibérique est le fait de producteurs qui viennent de s'organiser en groupement d'exportateurs. Avec à la clé une véritable stratégie pour se redéployer sur ce marché. Et déjà une plate-forme de réception et de commercialisation a été ouverte à Saint-Petersburg. L'objectif immédiat est de s'attaquer aux grandes surfaces, avec des prix de lancement. Ceci s'entend ! Aussi, le positionnement acquis par le Maroc est-il à consolider dans les niches qui distinguent nos produits certes, mais faut-il aussi engager dès à présent des actions de diversification en direction d'autres marchés rémunérateurs. Un plan de cofinancement d'une campagne de promotion sur la Grande-Bretagne, l'Europe du Nord et le Canada sera proposé.
En attendant, la campagne promotionnelle, lancée le mois dernier sur le marché intérieur, a donné ses fruits. Les oranges tardives se négocient actuellement sur pieds à plus de 2,50DH/kg. C'est que la transformation qui a porté cette année sur 15.000 t a aussi contribué à l'amélioration des prix.