Machines pour boissons et aliments liquides : la demande mondiale bat tous les records
- Création : 23 avril 2025

La demande en machines et équipements pour la production, le remplissage, le conditionnement et l’emballage des boissons et aliments liquides poursuit sa croissance à l’échelle mondiale.
L’industrie agroalimentaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) ne fait pas exception. Le secteur connaît une croissance remarquable, portée par l’augmentation de la consommation, une urbanisation rapide et l’évolution des préférences des consommateurs. L’Afrique du Nord constitue une porte d’entrée stratégique pour les exportations européennes de machines. L’Algérie — plus grand pays d’Afrique — offre des opportunités intéressantes pour l’expansion internationale grâce à sa position charnière entre l’Europe et l’Afrique. De même, l’Égypte, située au carrefour du Moyen-Orient et de l’Afrique, fait face à des défis économiques (inflation élevée, dévaluation monétaire) en accélérant sa production locale, notamment dans le secteur agroalimentaire. Dans le Golfe, l’Arabie saoudite — première économie régionale — diversifie ses activités au-delà du pétrole, générant ainsi de nombreuses aubaines pour les industries des boissons et des produits alimentaires.
À l’occasion de la conférence de presse du Drinktec 2025 organisée à Alger, l’Association des constructeurs de machines et d’équipements (VDMA) a dressé un panorama complet des perspectives du commerce mondial des équipements, des tendances régionales de consommation dans la filière boissons et des Innovations majeures attendues lors du Drinktec 2025. Premier groupe d’exposants du salon, la VDMA est également le partenaire technique et conceptuel de l’organisateur Yontex.
Alger, le 22 avril 2025 – L’industrie des boissons et produits alimentaires fait partie des secteurs les plus dynamiques dans le monde. Elle représente le premier secteur industriel dans de nombreux pays. Néanmoins, ce marché se caractérise par une concurrence féroce, des pressions sur les prix, des innovations produits permanentes et des cycles de vie toujours plus courts. Pour y faire face, les acteurs du secteur investissent massivement dans des technologies performantes visant à améliorer l’efficacité opérationnelle, la flexibilité et la durabilité des processus de production et d’emballage. Cette tendance se traduit par une demande soutenue en équipements industriels.
Selon les données de la VDMA, le volume mondial des échanges de machines pour la transformation et l’emballage des produits alimentaires connaît une croissance continue depuis plusieurs années, atteignant un niveau record préliminaire de 52,6 milliards d’euros en 2023. Sur la période décennale 2014-2023, le commerce international de ces équipements a généré un cumul de 428 milliards d’euros, selon les statistiques d’exportation de 52 pays industrialisés. Ce chiffre représente une croissance de 46 % sur l’ensemble de la période.
Les investissements totaux de l’industrie mondiale des boissons et aliments liquides sont sans doute bien plus élevés, car la demande globale inclut également les machines acquises sur les marchés locaux. Par ailleurs, il faut prendre en compte les équipements et composants utilisés dans ce secteur mais classés dans d’autres catégories statistiques, tels que : les machines de soufflage-stretch, les technologies de traitement des eaux. Cette réalité positionne l’industrie des équipements pour la production et l’emballage agroalimentaire parmi les plus importants segments du génie mécanique. Un secteur notablement moins sensible aux fluctuations économiques que beaucoup d’autres branches de biens d’équipement.
Répartition géographique (par pays) du commerce des machines agroalimentaires
L’Europe constitue la principale marché pour les machines de transformation et d’emballage alimentaires, avec une part de marché de 41 %. L’Asie se positionne en deuxième place avec 19 % des échanges, suivie de près par l’Amérique du Nord (18 %). Viennent ensuite le Moyen-Orient et l’Afrique (10 %), l’Amérique latine (9 %), puis l’Australie et l’Océanie (3 %).
Les exportations de machines pour l’industrie agroalimentaire et l’emballage à destination de l’Algérie ont atteint leur niveau record en 2015 avec 523 millions d’euros, avant de chuter de moitié en 2021, année marquée par la pandémie du covid-19, pour plafonner à 214 millions d’euros. Repartant de ce niveau bas, les exportations ont renoué avec une croissance soutenue les années suivantes, atteignant près de 300 millions d’euros en 2023, soit une progression de 26 % par rapport à l’année précédente. En 2023, l’Italie s’est imposée comme le premier fournisseur de l’Algérie avec des équipements d’une valeur de 109 millions d’euros (38 % de part de marché), loin devant la Turquie (49 millions) et la Chine (40 millions). L’Allemagne, avec 33 millions d’euros (12 %), se classait au cinquième rang des fournisseurs, derrière la France. Les données de la VDMA pour 2024 confirment cette dynamique positive, les exportations vers l’Algérie devant dépasser les 415 millions d’euros.
Pour les professionnels de la région Moyen-Orient–Afrique (MEA), la participation à Drinktec 2025 — le salon international de référence pour l’industrie des boissons et des aliments liquides — revêt une importance stratégique au vu de la croissance économique attendue dans la zone. Présenter leurs équipements à des visiteurs du monde entier et établir des contacts avec eux constitue un élément clé de leur développement à l’international. Drinktec offre aux exposants comme aux visiteurs une concentration unique d’expertise et un panorama complet des dernières innovations technologiques.
Tendances encourageantes : la consommation mondiale de boissons en hausse
Portées par l’expansion mondiale de l’industrie des boissons, les perspectives s’annoncent favorables pour les équipementiers. D’après les données de la VDMA, s’appuyant sur les études du cabinet britannique Euromonitor International, le volume global des ventes de boissons non alcoolisées devrait progresser de 16 % d’ici 2028, pour atteindre 972 milliards de litres. Le marché évolue selon une dynamique à deux vitesses. Dans les marchés matures, la croissance passe par une montée en gamme, avec des innovations fonctionnelles prometteuses et un brouillage des catégories entre santé et plaisir. Les marchés émergents, quant à eux, tirent leur croissance de l’amélioration de l’accessibilité et du rapport qualité-prix, tout en s’adaptant aux goûts locaux et aux réalités économiques régionales.
Selon les projections d’Euromonitor, la consommation de boissons non alcoolisées au Moyen-Orient et en Afrique devrait progresser de 28 % d’ici 2028, pour atteindre 236,5 milliards de litres. Cette performance place la région en deuxième position au niveau mondial, derrière l’Asie mais devant l’Amérique du Nord. Avec ce taux de croissance — le plus élevé au monde pour les boissons rafraîchissantes — la région affiche un potentiel remarquable, même si la consommation par habitant reste encore modeste dans de nombreux pays.
En 2024, l’eau en bouteille a dominé le marché des boissons non alcoolisées au Moyen-Orient et en Afrique avec 105,4 milliards de litres consommés, représentant 72 % du total. Les boissons gazeuses arrivent en seconde position avec 30 milliards de litres (21 %), suivies des jus de fruits à 6,7 milliards de litres (moins de 5 %). Selon Euromonitor, la consommation d’eau en bouteille dans la région devrait augmenter de 30 % d’ici 2028, pour atteindre 137 milliards de litres. Parmi les 10 premiers marchés africains de boissons non alcoolisées en 2024, l’Algérie se classe au cinquième rang avec 3,5 milliards de litres consommés, pour une valeur avoisinant les 2 milliards d’euros. Au sein de la région MENA, l’Algérie occupe la neuvième position, loin derrière l’Égypte (12,8 milliards de litres) et l’Arabie saoudite (11,4 milliards de litres), qui dominent le marché.
Le marché algérien des boissons non alcoolisées devrait enregistrer une croissance modérée de près de 9 % sur la période 2024-2028. L’inflation accroît la sensibilité des consommateurs aux prix, les orientant vers des marques plus économiques. Cette tendance s’accompagne néanmoins d’une intensification de la concurrence locale et d’un renouvellement de l’offre qui stimulent la demande. La santé et le bien-être émergent comme un critère majeur d’achat, avec une nette préférence pour les produits sans sucre ni édulcorants. Toutefois, le pouvoir d’achat en baisse continue d’influencer les comportements.
En 2024, l’eau en bouteille dominait le secteur avec 1,3 milliard de litres consommés, devant les boissons gazeuses (1,1 milliard de litres) et les jus de fruits (1 milliard de litres). D’ici 2028, Euromonitor anticipe des progressions respectives de 9 %, 7 % et 9 % pour ces catégories, tandis que les autres boissons (énergisantes, concentrés…) resteront marginales. Le secteur laitier algérien connaît par ailleurs un essor notable, porté par les tendances santé et bien-être. Particulièrement prisés, les produits laitiers liquides représentent 72 % de la consommation totale avec 2,8 millions de tonnes en 2024 (+8 % attendus d’ici 2028). Les yaourts à boire, dont les ventes atteignent 711 000 tonnes annuelles, bénéficient de l’innovation aromatique et de l’engouement pour les variétés nature, yaourts aux fruits et grecques, avec une croissance projetée de 12 % à l’horizon 2028.
D’autres marchés de la région devraient enregistrer des progressions encore plus marquées. L’Iran conserve de loin sa position de premier marché pour les produits laitiers (lait à boire, laits fermentés et yaourts) au sein de la zone Moyen-Orient–Afrique, avec une croissance anticipée de près de 25 %. Des marchés laitiers plus modestes comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et l’Irak affichent également des perspectives de croissance encourageantes, avec des hausses comprises entre 20 % et 40 %, selon Euromonitor. L’Égypte, par exemple, déploie des efforts considérables pour réduire les importantes pertes post-récolte affectant les produits frais, particulièrement dans le secteur laitier qui connaît une profonde mutation. Ces initiatives s’accompagnent d’une augmentation de la production locale visant à diminuer la dépendance aux importations et à garantir l’approvisionnement d’une population en augmentation constante.
Les thèmes phares de Drinktec 2025 reflètent les grandes tendances de la filière
La croissance économique, les enjeux de santé et de nutrition, l’évolution démographique et le raccourcissement des cycles de vie des produits façonnent le développement de l’industrie des boissons et des aliments liquides. À ces défis s’ajoutent des exigences toujours plus strictes en matière de qualité et de sécurité alimentaire ainsi que la nécessité de mettre en œuvre des processus de production et des d’emballage durables, optimisés grâce aux outils numériques et à l’exploitation des données. Par ailleurs, les tendances santé, les nouvelles formulations, les ingrédients fonctionnels et l’importance croissante du taux de protéines dans les boissons ouvrent de nouveaux potentiels économiques. Drinktec 2025 apportera des réponses concrètes à ces enjeux et couvrira l’ensemble de ces tendances, avec une attention particulière portée sur trois axes : la circularité et la gestion des ressources, la valorisation des données, le mode de vie et la santé.
Circularité & Gestion des ressources
L’utilisation responsable des ressources constitue un enjeu majeur non seulement pour l’industrie des boissons et aliments liquides, mais pour l’ensemble des processus économiques. La circularité et la gestion des ressources représentent une problématique mondiale, désormais inscrite à l’agenda politique de nombreux pays hors d’Europe.
Au sein de l’Union européenne, ces exigences en matière de durabilité et d’économie circulaire sont regroupées sous l’appellation « Pacte vert pour l’Europe » (European Green Deal). Pour le secteur des boissons et aliments liquides, les priorités portent sur la mise en place de systèmes circulaires intelligents et une gestion durable des ressources, tant dans la production que dans l’emballage.
Parmi les solutions concrètes figurent :
- Les concepts énergétiques globaux exploitant la chaleur résiduelle ;
- La réduction de la consommation d’eau dans la production de boissons ;
- Le traitement intégré des eaux usées et des sous-produits ;
- La valorisation énergétique des résidus ;
- L’extraction de protéines à partir des coproduits du brassage.
Autant d’approches qui contribuent à préserver les ressources et à accélérer la transition vers une économie circulaire.
En Europe comme dans de nombreux pays hors UE, les emballages plastiques font l’objet de débats politiques et sociétaux intenses, poussant les industriels à accélérer leur transition vers l’augmentation de la durabilité et la réduction des packagings. Les solutions d’emballage optimisées - allégées, facilement recyclables et utilisant moins de matière — constituent désormais des priorités. Les nouveaux matériaux fibreux et les méthodes innovantes de recyclage des emballages multicouches (nécessaires pour leurs propriétés barrières) participent également à l’émergence d’une économie circulaire plus durable.
La réglementation européenne sur les plastiques et les déchets plastiques (PPWR), entrée en vigueur en février 2025 et qui s’appliquera dans tous les États membres après une période transitoire de 18 mois, impose notamment un taux accru de recyclat dans les emballages plastiques afin de réduire l’utilisation de matières premières vierges. Elle renforce également les systèmes circulaires pour les emballages. Cette réglementation devrait ainsi donner une nouvelle impulsion à la préservation des ressources et au développement d’emballages durables.
Data2Value
L’enjeu majeur de la digitalisation réside dans la valorisation des données : l’analyse des informations machines et processus permet d’optimiser l’utilisation des ressources, de réduire les temps d’arrêt et d’améliorer la flexibilité des capacités de production. Ces données génèrent une réelle plus-value en matière d’efficacité, de sécurité des produits, de disponibilité, de performance et de sûreté des équipements, tout en garantissant une transparence sur l’ensemble de la chaîne de fabrication et d’emballage.
L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans ce processus. En analysant en temps réel les données de production, elle détecte les anomalies et contribue à limiter les interruptions non planifiées. Son application dans les domaines complexes du remplissage et de la distribution permet avant tout d’accroître l’efficacité, tout en ouvrant de nouvelles possibilités de personnalisation des saveurs et des ingrédients fonctionnels. Dans le domaine de la nettoyabilité, l’IA couplée au machine learning permet désormais de détecter les niveaux de contamination et d’ajuster automatiquement les processus de nettoyage. Les simulations de production via jumeaux numériques prennent aussi de l’importance, particulièrement pour sécuriser les décisions d’investissement complexes. En matière de service, les applications et systèmes d’assistance deviennent des composantes clés des services à valeur ajoutée numériques, avec une importance grandissante.
Santé et mode de vie
Les habitudes de consommation évoluent résolument vers une optimisation de la santé et du bien-être. Sous l’angle de la « santé holistique », ces nouvelles priorités se traduisent par une volonté des consommateurs d’intégrer des nutriments supplémentaires à leur alimentation quotidienne, particulièrement dans le cadre d’activités sportives ou de gestes de prévention. Parallèlement, l’aspect praticité et gain de temps prend une importance croissante, donnant naissance à de nouvelles tendances comme le « Energy-on-the-Go » (énergie à emporter).
Dans le secteur des boissons, ce contexte favorise l’émergence de boissons fonctionnelles enrichies en minéraux, vitamines, acides aminés, fibres ou probiotiques. L’ajout de protéines végétales — pouvant être extraites de coproduits du processus de brassage — gagne également en importance. Ce marché des produits aux bénéfices santé est en pleine expansion. La demande croissante de solutions pratiques et abordables pour améliorer son bien-être quotidien intensifie par ailleurs la concurrence entre les différentes catégories de boissons et les autres formats nutritionnels.
De multiples questions se posent aux professionnels du secteur : comment définir précisément ce qui relève de la santé ou du mode de vie ? Quelles allégations santé sont conformes à la réglementation ? Quels nouveaux modèles économiques émergeront ? Autant de sujets cruciaux qui pourront être abordés avec l’ensemble des experts présents à Drinktec 2025. Les fabricants de boissons auront ainsi l’opportunité d’échanger directement avec les fournisseurs d’ingrédients et les constructeurs de machines pour développer ensemble des concepts innovants.
Ces thématiques, et bien d’autres encore, seront au cœur des discussions entre visiteurs et exposants lors du Drinktec 2025, le salon international de référence qui se tiendra à Munich du 15 au 19 septembre prochain. Un événement incontournable pour anticiper les tendances et découvrir les dernières innovations du secteur boissons et aliments liquides.
Pour toute information complémentaire, Daniel Dellemann, expert des marchés internationaux au sein de l’association VDMA se tient à votre disposition :
Téléphone : +49 69 66 03-1931
Le VDMA représente 3 600 entreprises allemandes et européennes de construction mécanique et d’équipements industriels. Ce secteur, symbole d’innovation et d’orientation export, constitue le principal employeur des industries de biens d’équipement avec :
- 3 millions d’emplois dans l’UE-27 (dont 1,2 million en Allemagne) ;
- Un chiffre d’affaires estimé à 910 milliards d’euros au niveau européen ;
- 80 % des machines vendues dans l’UE produites localement.
Le service, la représentation des intérêts sectoriels et la mise en réseau sont les piliers de l’action de notre association professionnelle. De plus, nous conseillons et accompagnons nos membres sur des questions économiques et techniques.
Machines de transformation et d’emballage agroalimentaires :