Le nouveau rapport de la Banque mondiale, publié le 6 mai dernier, met en lumière le potentiel du système agroalimentaire mondial à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre tout en répondant aux besoins alimentaires d'une population croissante.

Intitulé "Recipe for a Livable Planet: Achieving Net Zero Emissions in the Agrifood System", ce rapport présente une série de mesures permettant de sécuriser les approvisionnements alimentaires, de renforcer la résilience du système alimentaire face au changement climatique et d'assurer une transition équitable pour les populations vulnérables.

Axel van Trotsenburg, Directeur général senior de la Banque mondiale, souligne que le système alimentaire mondial peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique en améliorant la santé des terres, des écosystèmes et des populations tout en stockant le carbone dans le sol. Le rapport identifie plusieurs solutions abordables et facilement accessibles, notamment le changement des pratiques agricoles dans les pays à revenu intermédiaire, qui pourraient réduire les émissions agroalimentaires d'un tiers d'ici à 2030.

Les pays à revenu élevé peuvent montrer la voie en offrant un soutien financier et technique aux pays à revenu faible et intermédiaire pour qu'ils adoptent des pratiques agricoles durables. Ils peuvent également réorienter leurs subventions publiques pour favoriser des choix alimentaires moins émetteurs de gaz à effet de serre.

Les pays à revenu intermédiaire ont également un rôle crucial à jouer en réduisant jusqu'à trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenant du secteur agroalimentaire. Cela passe par des pratiques agricoles plus durables, la réduction des émissions de bétail et de riziculture, la gestion efficace des sols et la réduction des pertes alimentaires.

Le rapport souligne l'importance d'investir dans la réduction des émissions agroalimentaires, estimant que les bénéfices de ces investissements dépassent largement les coûts. Les investissements nécessaires pour réduire de moitié les émissions du secteur agroalimentaire d'ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sont estimés à 260 milliards de dollars par an, mais ces investissements pourraient générer des avantages de plus de 4 billions de dollars, notamment en améliorant la santé humaine, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et en préservant les écosystèmes.

Source: Rédaction agroligne