Pour exporter ses produits alimentaires, la France doit être… moins arrogante!
- Création : 18 août 2015
Si elle dispose d’atouts certains en termes de qualité et d’image, l’industrie agroalimentaire française doit néanmoins mieux s’adapter aux attentes des pays qu’elle vise à l’export, reconnaissent de nombreux professionnels réunis à l’initiative du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
"Je suis très heureux de pouvoir mesurer le chemin parcouru depuis 25 ans dans le secteur de l’agroalimentaire. L’exportation est en train de devenir le cœur de notre politique agroalimentaire, et je m’en félicite", a lancé, lors d’un colloque organisé mercredi 22 juillet à Paris par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le président du Haut conseil de la coopération agricole, Henri Nallet. Il a rappelé que la France disposait d’atouts certains dans la compétition mondiale : "l’espace, les terroirs, la qualité des produits, la variété de nos entreprises et la qualité de nos professionnels. Il faut des grandes, moyennes et petites entreprises, sur tout le territoire. Simplement, il faut qu’elles travaillent ensemble".
Mais la France a aussi ses faiblesses. "Le résultat global de notre commerce extérieur agroalimentaire est positif, mais ce sont toujours les trois mêmes secteurs qui "font le job" : les céréales, le fromage/le lait, le cognac/l’armagnac et les vins de Bordeaux. C’est un succès dont il faut se méfier ! Comment se fait-il que nous n’arrivions pas à vendre de plats cuisinés ? De plus, l’érosion de nos parts de marché sur le marché européen, qui est notre marché intérieur, est inadmissible !", estime-t-il.
Des difficultés récurrentes sont aussi pointées, à commencer par "la faiblesse de nos filières. Déjà, il y a 25 ans, on parlait des filières porcines ou laitières ! Ca ne bouge pas". "Il faut aussi parler de la cacophonie inadmissible, incompréhensible, de notre système d’accompagnement à l’export agroalimentaire. C’est une liste infinie d’associations et de groupes qui, de plus, se tirent dans les pattes. Cela ne peut plus durer !", a-t-il martelé.
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