Sur 6 milliards de litres de lait consommés 920 millions de litres seulement collectés en 2014

  • Création : 21 mai 2015

Trois milliards de litres de lait sont importés annuellement sous forme de poudre de lait. L’effort de développement de la filière n’a pas beaucoup influé sur le niveau des importations.

 Le versant aval de la filière laitière se développe, mais pas suffisamment. La preuve, la collecte de lait frais est passée de 200 000 litres, en 2008 à 920 millions de litres en 2014, c’est énorme. Mais pas assez pour couvrir nos besoins en lait qui prennent des proportions hallucinantes. En chiffres, le pays consomme environ six milliards de litres équivalent lait par an (tous laits confondus), dont quatre milliards de litres sont des produits transformés et presque deux milliards de litres correspondraient à l’autoconsommation et à l’alimentation des veaux. Par ailleurs, trois milliards de litres sont importés sous forme de poudre, 250 millions sous forme de fromages et 150 millions sous forme de poudres infantiles. L’Algérie importe environ 300 000 tonne par an, de poudre de lait, dont plus de la moitié est importée par l’Office interprofessionnel de lait (ONIL), le reste par le secteur privé. L’effort fourni dans le but de faire baisser l’importation du lait en poudre et dérivés laitiers se révèle ainsi moins payant. Quelles en sont les raisons ? Dans la question, il y a matière à débat. Et des débats, il y en a eu, lors du forum interprofessionnel du lait et des produits laitiers, tenu en marge du Salon international de l’élevage, de l’agroalimentaire et de l’agroéquipement clôturé lundi dernier au Palais des expositions d’Alger. Pour le docteur Dehimi, vétérinaire et expert en production et pathologie des ruminants, il y a des problèmes liés à la faiblesse de la productivité des génisses importées, à la qualité des fourrages et à des concentrées utilisés. L’expert a essayé de démêler la problématique de “l’augmentation de la production laitière des troupeaux laitiers sans augmenter les investissements”. Cela est-ce possible ? Selon le docteur Dehimi, l’alimentation n’explique pas à elle seule les faibles productions des troupeaux laitiers. Et de relever d’autres facteurs qui y contribuent dont on peut citer la gestion des troupeaux, les techniques et l’hygiène de la traite, la maîtrise de la reproduction. Abelhafid Mihoub, expert également, était aussi de ce forum. Il a souligné, lui, que l’alimentation est un facteur essentiel au développement de l’élevage et qu’il y a nécessité de suppléer au déficit d’alimentation de bétail à travers une sensibilisation, une vulgarisation et une mobilisation des différents utilisateurs et autres acteurs de la filière laitière. Cela est tout à fait possible, si l’on arrive à mettre en place un processus de transformation et de fabrication d’aliments de bétail monodie, en forme de granulés, bouchons, qui fonctionne correctement. S’y ajoutent d’autres sous-produits de l’agriculture et de l’agroalimentaire qui subissent des déperditions et une sous-utilisation, engendrant des pertes considérables. Parmi les sous-produits mis en évidence par le docteur Dhimi figurent les grignons d’olive, les déchets de dattes et de palmier, les drêches de brasserie... C’est à partir de ces sous-produits que l’on peut faire fabriquer des aliments de bétails moins chers que l’aliment importé et, du coup, diminuer la facture d’importation de l’aliment de bétail qui grève le budget de l’État.

Plus d'info: www.liberte-algerie.com

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