Stop au gaspillage alimentaire : L’ADEPALE appelle à une meilleure répartition de la DLUO entre fabricants et distributeurs
- Création : 26 avril 2015
Dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire, les fabricants de produits alimentaires à durée de vie longue (surgelés, conserves, produits séchés et déshydratés, etc.) représentés par l’ADEPALE appellent à une répartition plus équitable de la DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) entre fabricants et distributeurs. Aujourd’hui, il est d’usage que le partage de la durée de vie des produits à longue conservation se répartisse ainsi : 1/3 pour les fabricants et 2/3 pour les distributeurs. Pour un produit dont la DLUO s’élève à 18 mois, cette contrainte signifie qu’il doit être à disposition des réseaux de distribution durant 12 mois. Ce système génère de nombreux gaspillages alimentaires puisque la livraison d’un produit dont la durée de vie résiduelle est inférieure à 2/3 de la DLUO, par exemple 11 mois ½ sur 18, est automatiquement exclu de tous les circuits de distribution classiques. De la même façon, l’usage veut que les produits non livrés dans leur ordre chronologique de fabrication, même s’ils répondent aux exigences de répartition de la DLUO, soient également refusés par les distributeurs.
Une meilleure répartition de la DLUO pour limiter le gaspillage
Ces usages ont des conséquences importantes en termes de gaspillage alimentaire et de coûts pour les fabricants. En effet, dans le cas des produits à Marques De Distributeurs (MDD), ces produits ne peuvent plus être commercialisés et, dans le cas des marques nationales, ils repartent, si possible, vers d’autres circuits comme celui des soldeurs ou font l’objet de dons.
Pour Jérôme Foucault, Président de l’ADEPALE : « Il est devenu urgent de faire évoluer ces pratiques paradoxales dans un contexte de lutte contre le gaspillage alimentaire et de difficulté d’accès à la nourriture pour un nombre croissant d’habitants. De plus, ces refus de livraisons génèrent de nouveaux flux logistiques, qui ont également un coût financier et environnemental inacceptable dans un contexte économique tendu et face à la nécessaire préservation de l’environnement. »
C’est pourquoi, afin de parvenir à un accord permettant de mettre fin à la destruction inadmissible de nourriture, en particulier pour des produits à durée de vie longue comme les surgelés et les conserves, l’ADEPALE a alerté Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l’agro-alimentaire, parlementaire en mission sur le gaspillage alimentaire. Sous son autorité, les fabricants ont la ferme volonté d’établir un dialogue constructif avec les distributeurs afin de parvenir à une solution équilibrée pour avancer sur le sujet, dans le respect du développement durable.
Des usages à assouplir pour éviter les gaspillages alimentaires : les propositions de l’ADEPALE
Les membres de l’ADEPALE ont retenu deux axes de travail visant à limiter les gaspillages alimentaires liés à la répartition de la DLUO et à la chronologie des livraisons.
Nouvelles répartitions de la DLUO entre fabricants et distributeurs
- Pour les produits ayant une DLUO inférieure à 9 mois : maintenir la règle du 1/3-2/3 (sauf cas particuliers et dérogations)
- Pour les produits ayant une DLUO supérieure à 9 mois et inférieure à 24 mois : DLUO garantie de 6 mois chez les distributeurs (sauf cas particuliers et dérogations)
- Pour les produits ayant une DLUO supérieure à 24 mois : DLUO garantie de 9 mois chez les distributeurs (sauf cas particuliers et dérogations). Le délai de 9 mois semble en effet suffisant pour aller de l’entrepôt du distributeur jusqu’au consommateur et laisser une marge de consommation suffisante au domicile. En effet, les flux sont directs, les stockages très courts chez les distributeurs et des études prouvent que la majorité des consommateurs utilise ses produits quelques semaines après les avoir achetés.
Les dérogations sont importantes à considérer car elles s’appliquent sur les produits saisonniers, les produits ayant des enjeux de récoltes, etc.
Assouplissement des usages pour la chronologie des livraisons
De plus, les fabricants de produits alimentaires à durée de vie longue proposent aux distributeurs d’accepter les produits qui ne sont pas livrés dans leur ordre chronologique de fabrication, dans la mesure où ils respectent la répartition de la DLUO.
Par exemple, aujourd’hui, un produit fabriqué le 15 mars, mais retenu pour des contrôles complémentaires par le fabricant, sera refusé par le distributeur s’il est livré après un produit fabriqué le 20 mars, même si ces deux produits respectent la répartition de la DLUO.
Ces livraisons chronologiquement décalées peuvent se produire dans de nombreux cas relevant d’une saine gestion : vérification de la qualité organoleptique ou bactériologique d’un lot de produits, stockage en plusieurs entrepôts, ou d’aléas de prévisions de vente, aléas climatiques ayant un impact sur les ventes,…
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