Les abattoirs industriels vont contribuer à la régulation du marché des viandes
- Création : 20 février 2014
Les éleveurs de bétail ont bon espoir que l'entrée en activité des abattoirs industriels d'Ain M'lila et Hassi Bahbah dans les wilayas de Oum Bouaghi et Djelfa, prévue en avril prochain, puisse contribuer à une meilleure régulation du marché des viandes rouges et à une professionnalisation de l'élevage, a indiqué le 08 janvier à Alger le président de la Fédération nationale des éleveurs de bétail, Djilali Azaoui. «Les abattoirs industriels d'Ain M'lila et Hassi Bahbah débuteront leur activité en avril et le marché sera alors mieux régulé», a-t-il déclaré lors d'une réunion du bureau national de la Fédération.
Le même responsable a indiqué qu'une réunion a déjà été organisée avec la SGP PRODA pour discuter du problème de disponibilité des viandes rouges et une rencontre similaire est prévue avec l'Office national des légumes et viandes (ONILEV) pour discuter du contrôle du marché des viandes rouges. Selon le responsable de la fédération, l'éleveur n'est pas responsable du niveau des prix puisqu'il oeuvre uniquement pour la satisfaction du marché, soulignant qu'il va contacter les wilayas censées ouvrir un registre afin d'établir des prévisions de livraison de bétail pour les différents abattoirs. Des visites dans plusieurs wilayas sont prévues en 2014 pour sensibiliser les éleveurs sur la nécessité de se rapprocher des abattoirs. Evoquant la question de ceux qu'il qualifie de «pseudo-éleveurs» qui se livrent à l'activité de vente de bétail pendant les fêtes, le même responsable a affirmé que ces derniers portent atteinte à la profession, pointant du doigt également les intermédiaires.
Lors de cette réunion, les éleveurs ont réclamé des prêts de campagne qui devraient être de 24 mois comme ils ont aussi demandé des crédits pour l'achat de camions. Une réunion entre la Fédération et la BADR a été tenue en décembre dernier sur les crédits destinés à assurer les conditions de développement de leur activité. Lors des débats, les membres du bureau ont soulevé la difficulté de présenter des garanties réclamées par les banques. Quant aux assureurs, ils exigent que le bétail soit sédentaire afin d'être assuré alors que les éleveurs pratiquent plutôt la transhumance. L'anarchie qui règne dans le domaine de la concession agricole dans les régions steppiques où certains y effectuent des investissements sans aucun lien avec le domaine agricole a suscité un intense débat entre les éleveurs qui ont réclamé la limitation des investissements dans cette région steppique au domaine de l'élevage afin de préserver le couvert végétal. Les éleveurs ont aussi mis en avant les difficultés d'obtenir les arrêtés de concession auprès de l'Office national des terres agricoles et la question des aliments. Relevant le manque d'organisation qui caractérise la distribution des aliments, les éleveurs ont réclamé de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) de livrer un kilogramme d'orge par tête de d'ovin et non 300 grammes comme c'est le cas actuellement.
Les participants ont aussi abordé la question du pouvoir d'achat en indiquant qu'un propriétaire de 100 brebis ne peut pas vivre décemment et que ce nombre doit être porté au double. A l'issue de la réunion, le président de la Fédération a estimé que de nombreux problèmes de la profession seraient réglés si le pays disposait d'un code pastoral, marquant sa détermination à entrer en contact avec la commission d'agriculture de l'APN afin de soumettre ce projet.
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