Extrait du compte rendu de la plénière
- Création : 2 juillet 2008
Ouverture officielle de la plénière Par Jean-François Roubaud, président de la CGPME
(…) Notre ambition, notre pari, était celui de l’ouverture au monde. Convaincus par le projet du président de la République à l’instar de toute l’Union européenne, qu’il faut construire un véritable pôle de stabilité et de développement entre les rives nord et sud de la Méditerranée, nous avons voulu que Planète PME soit le prélude au sommet de l’UPM du 13 juillet prochain. Avec l’UPM, c’est une nouvelle impulsion politique, un partenariat renforcé à tous les niveaux qui nous est proposé, à nous, pays du Nord et pays du Sud !
Ce sommet sera le premier pour la présidence française de l’Union européenne. C’est un signal fort dont nous devons tous nous réjouir et une très belle entrée en matière pour cette présidence européenne.
La Méditerranée n’est pas un obstacle, bien au contraire, elle est un point commun entre les communautés humaines qui ont appris à vivre ensemble et qui aujourd’hui ne pourraient plus se passer les unes des autres. La Méditerranée est un atout, chacun d’entre nous en est persuadé. L’enjeu est maintenant de transformer l’essai en créant une véritable force économique régionale. (…)
Les grands enjeux économiques
JEAN-LOUIS REIFFERS, Président du Conseil scientifique de l’Institut de la Méditerranée
(…) La recherche au Sud est effectivement très faible. Nous avons un véritable problème de travail en commun pour la valorisation du métier de chercheur. Et peut importe que nous fassions du solaire à Paris ou au Sud. L’essentiel est de travailler ensemble et de développer la recherche au Sud.
Nous manquons en outre d’expertise sur la Méditerranée. C’est pour cela que je suis favorable à la création d’une banque. La Banque mondiale regroupe 450 experts. La Banque européenne d’investissement (BEI) doit en avoir 80.
Créons donc une banque et ayons une véritable expertise. De cette façon, des projets pourront être sélectionnés, audités et pourront ainsi voir le jour. (…)
ZAÏM BENSASSI, Président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (Algérie)
(…) Vous avez parlé de l’énergie solaire. Pourquoi ne pas faire en sorte que l’un des pays ou même les quatre pays du sud de la Méditerranée s’impliquent dans un tel projet ? Ce serait une très bonne chose. Cela pourrait démontrer qu’ils ont quelque chose à apporter dans le domaine des nouvelles technologies et de l’innovation en général. (…)
Anne-Marie IDRAC, Secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur
(…) Dans les discussions sur l’UPM ou encore dans la réunion des 40 ministres du commerce que je vais rassembler ici même à Marseille le 2 juillet, les projets qui apparaissent concernent la formation professionnelle, le capital humain, l’infrastructure ou la
logistique et l’environnement.
Cette grande ambition politique est formidable : avec des grands projets, l’association des milieux d’affaires, la mobilisation des institutions, en particulier la banque européenne d’investissement et tout ce tissu de relation de PME.
Savez-vous que 30 % du commerce extérieur effectué avec les pays de la Méditerranée relève de l’activité de PME ? C’est beaucoup plus que dans le commerce fait avec le reste du monde, et c’est pour cela que cette réunion sur la Méditerranée avec les PME est tellement importante. Il y a véritablement beaucoup d’opportunités d’activités, de commerces, de sous-traitance.(…)
Nizzar BARAKA, Ministre marocain délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’économie
(…) Nous attendons également, dans le cadre de l’UPM, que nous prenions conscience que ce sont le capital humain et la formation qui nous permettront que cette dynamique de croissance soit pérenne. Ce sont aussi eux qui permettront aux PME de trouver la maind’oeuvre nécessaire à leur activité au Maroc. (…)
Jean-François BERNARDIN, Président de l’ACFCI
(…) La vie des entreprises est simple : elles s’adaptent au fur et à mesure aux conditions extérieures. A un moment, le marché chinois nous intéresse. Aujourd’hui, le Maroc se développe, il nous intéresse. L’Algérie nous accueille volontiers, et nous en sommes ravis.
A Alger, deux salons viennent de se dérouler, l’un sur les médicaments et l’autre est Batimatec. Un salon de l’industrie se tiendra en octobre. A Casablanca, un autre gros salon aura lieu en octobre… Donc nous faisons un certain nombre de choses.
Personne ne peut toucher les entreprises moyennes, une à une, individuellement. Nous avons besoin de réseaux pour les entraîner et c’est le sens de la convention cadre signée avec Ubifrance, sous la houlette d’Anne-Marie Idrac, pour détecter 10 000 nouveaux entrepreneurs, en liaison avec nos amis de la CGPME entre autres. Il ne faut pas mésestimer les coopérations institutionnelles que nous avons parfois tendance à balayer parce que nous les pensons obsolètes. En fait, elles sont utiles à condition qu’elles se réforment et qu’elles ne fassent pas écran.(…)
FRANÇOIS DROUIN, Président d’Oseo
(…) Le partenariat avec l’université d’Oran est un échange Nord-Sud, mais aussi Sud-Nord. Nous ne sommes pas dans une relation de donneurs d’ordre à sous-traitant, c’est cela la clef du système.
PHILIPPE DE FONTAINE VIVE, Vice-président de la Banque Européenne d’Investissement
(…) Il s’agissait de notre assemblée générale et les gouverneurs étaient en fait les ministres des Finances des différents pays européens, dont Christine Lagarde. Ils ont décidé que les PME devaient être la priorité numéro un pour l’année à venir. Dans la logique du small business act que le Président de la République a demandé d’élaborer (qui sera rendu public début juillet par la Commission européenne), les ministres des Finances nous ont demandé de simplifier les procédures, de moderniser les produits, de prendre des risques aux côtés des banques commerciales, avec pour condition qu’il y ait plus de transparence. Il faudra que les PME soient informées de l’avantage de l’intervention d’une grande banque publique comme la BEI.
Ce que les ministres nous ont demandé de faire en Europe, demandez-nous de le faire en Méditerranée. Nous avons en Europe une filiale spécifiquement dédiée au soutien des PME, le Fonds européens d’investissement. Nous fournissons des crédits à long terme, des garanties, du capital-risque. Nous avons commencé à la faire en Méditerranée, il faut aller de l’avant.
A la demande des trois gouvernements, nous travaillons avec eux soit pour créer une agence dédiée (Tunisie), soit pour accompagner les banques qui se sont modernisées (Maroc), soit pour proposer la création de banques (Algérie)...
(…) Des réseaux en particulier bancaires doivent être mis à disposition des PME pour les financer en monnaie locale. Parce que si vous incitez une PME européenne à s’endetter en euros pour obtenir des recettes en monnaie locale, vous allez lui faire prendre un risque très important. Il faut que nous trouvions le moyen de trouver des financements.
Anne-Marie IDRAC
(…) Je retiens l’idée de faire de la PME un acteur en tant que tel de l’UPM. Le 2 juillet à Marseille, je réunis 40 ministres et j’ai bien l’intention de retenir cette idée. Au même titre que nous avons déjà pour projet de créer une autorité pour servir de numéro vert aux exportateurs qui rencontreraient des problèmes.
Peut-être que nous pourrions nous orienter vers cette idée de Coface Méditerranée qui a été évoquée.
Nous sommes ici déjà 4 représentants à cette table des ministres et nous avons déjà bien progressé.
L’exportation commence d’abord en France avec la mise en place d’actions pour développer ces PME, améliorer leurs marges, le délai de paiement, le crédit d’impôt recherche, et le small business act. Je mettrai la priorité sur ce dispositif, à la demande du Président de la République, ainsi que sur le texte de Christine Lagarde et d’Hervé Novelli, pendant la présidence française de l’Union européenne, … Les réformes des pays que nous venons d’évoquer donnent confiance aux PME. De même, notre responsabilité est d’aider les PME à se libérer.(…)