Benaïssa lance le débat sur l'agriculture biologique
- Création : 8 avril 2013
Malgré l'insuffisance de la production agricole au regard des besoins de consommation, le ministère de l'Agriculture engage le débat sur une culture biologique en Algérie.
Dans cette optique, un atelier algéro-français a été organisé hier à la résidence Djenane El Mithak autour de l'agro-écologie et du slogan adopté par le département de Benaïssa «Produisons mieux, autrement et plus». L'expérience française dans le domaine de la recherche agronomique est sollicitée pour poser les jalons d'une agriculture qui permette, au sens des pouvoirs publics, de trouver l'équilibre entre une agriculture à hauts rendements et la préservation des sols et des nappes phréatiques.
L'équation semble difficile à réaliser, les pays les moins avancés étant tous dans l'optique de la culture intensive pour rattraper les taux de rendement des pays gros producteurs, alors que ceux-ci peinent à généraliser la culture biologique encore largement sous-utilisée et parfois quasi marginale dans leur mode de consommation.
L'objectif est pourtant tout à fait envisageable, selon M. Benaïssa qui veut «transformer le retard pris par notre pays dans le domaine de l'agriculture intensive en atout pour orienter l'agriculture vers une démarche écologique» répondant aux objectifs du développement durable. Il faut savoir cependant que cette démarche est encore au stade de l'expérimentation et de la recherche. C'est pour l'instant un chantier de spécialistes et de chercheurs qui tentent d'expérimenter des solutions et de tirer profit de conventions entre universités et instituts pour développer des méthodes moins agressives pour la nature pour lutter contre les maladies tout en préservant de bons rendements agricoles.
Selon Foued Chehat, directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), le débat sur l'agriculture biologique est amorcé aussi bien en France qu'en Algérie. «Les Français ont engagé récemment un débat pour produire mieux, alors qu'en Algérie, le débat est lancé sur la question de produire plus et mieux», explique M. Chehat qui estime que les deux processus, qui sont encore au stade de la réflexion et de la recherche, peuvent donc donner lieu, grâce à l'échange d'expériences, à des expérimentations prometteuses pour l'avenir de l'agriculture.
«Nous avons accusé un retard parce que nous n'avons pas utilisé beaucoup d'engrais ni assez de mécanisation», fait observer M. Chehat qui souligne que «par conséquent, les sols sont moins érodés et moins pollués que dans certaines régions du monde.» Un atout que le spécialiste préconise de préserver en évitant la tentation d'utiliser les moyens classiques basés sur le tout-chimique.
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