Partenariat économique entre l'Algérie et la France l'alliance industrielle bientôt concrétisée
- Création : 2 avril 2013
Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani, a affirmé que «les dispositifs d'une alliance industrielle entre l'Algérie et la France sont en train de se mettre en place», lors de sa participation à une journée de travail organisée, hier à Paris, par l'Agence française pour le développement international des entreprises (UbiFrance) dans le cadre de la promotion du partenariat économique entre les deux pays.
«Nous avons décidé de construire un projet commun dans le cadre d'un espace euro-méditerranéen afin de pouvoir encore exister dans un marché mondialisé. Comme en France, l'économie algérienne souffre de la désindustrialisation. Nous voulons réindustrialiser notre pays et nous comptons le faire avec nos partenaires», a-t-il expliqué. Prônant l'investissement en Algérie aux entrepreneurs français, M. Rahmani a rappelé la création, en association avec la Banque mondiale, d'un comité national chargé de l'amélioration du climat des affaires.
Cette initiative est saluée par la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, qui a fixé un objectif pour son pays de «rester le premier partenaire commercial de l'Algérie». Pour elle, notre pays reste «l'une des toutes premières priorités» pour son ministère, car «une diminution préoccupante du nombre de PME françaises travaillant en Algérie a été constatée (près de 40% entre 2005 et 2011)». Toutefois, en 2012, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 10,3 milliards d'euros. Les exportations françaises vers l'Algérie sont de l'ordre de 6,4 milliards d'euros, avec un accroissement des ventes d'automobiles (+45% en 2011 et 2012). Jean-Pierre Raffarin, qui remplit parfaitement son rôle de médiateur économique entre l'Algérie et la France, a indiqué que «depuis la visite de François Hollande en Algérie, les vents sont assez favorables. Les Algériens aiment ceux qui les aiment».
Il assure qu'il y a désormais une synergie des deux parties pour favoriser un partenariat d'excellence. «Je ne fais pas de propagande, mais j'en suis témoin : la coopération économique franco-algérienne, ça marche ! On dit qu'elle est compliquée, mais enfin elle ne l'est pas davantage par rapport aux partenariats avec d'autres pays. Il y a une bonne volonté du côté algérien de régler certains problèmes et la France fait la même chose», a précisé l'ancien Premier ministre. De son côté, le directeur général d'UbiFrance, Christophe Lecourtier, a réaffirmé que «la France est le premier partenaire économique de l'Algérie en dehors des hydrocarbures. Les investissements des entreprises françaises ont créé plus de 40 000 postes d'emploi directs et 100 000 autres indirects. Néanmoins, la part française dans le marché algérien n'a cessé de baisser ces dernières années».
L'une des raisons évoquées par les participants à cette journée, c'est la règle des 51-49% imposée aux investisseurs étrangers en Algérie depuis 2009. Interpellé par cette question, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), a indiqué aux 150 entrepreneurs français qui l'écoutaient attentivement qu'«avoir un investissement à 49% en Algérie permet de faire des bénéfices équivalant à ceux d'un investissement à 100% dans d'autres pays de la région MENA». Le président du FCE a appuyé son argumentation en soulignant que «cette règle ne fait pas peur aux grandes entreprises.
Par contre, les PME sont frileuses et craignent d'être marginalisées sur le plan décisionnel et de gestion. Or, souvent, la part des 51% est détenue par plusieurs investisseurs locaux, ce qui donne la majorité aux 49%. Puis, dans plusieurs cas, les partenaires qui détiennent les 51% sont des financiers. Autrement dit, ils ne se focalisent pas sur la gestion, mais sur les résultats financiers à la fin de l'année».
Source : www.elwatan.com