C'est la saison des Fruits & Légumes d'été d'origine France. Les producteurs se mobilisent pour le rappeler
- Création : 29 juin 2011
Face aux méventes de leurs produits et à l'effondrement des cours, les producteurs français des Pêches et Nectarines de France, inquiets, se mobilisent pour sauver la campagne et valoriser leur travail.
Suivis dans leur démarche par les collectifs AOPn Tomates de France, AOPn Abricots de France et l'Association Interprofessionnelle du Melon, tentent de redonner au consommateur le goût de consommer ces fruits et légumes de saison, produits dans nos terroirs, et qui doivent être vendus au juste prix !
Alors que le début de la saison d'été pour les productions françaises a commencé avec 15 jours à 3 semaines d'avance par rapport à l'année précédente et que la qualité des fruits et légumes est sans égal (mois d'avril et mai très ensoleillés), l'offre en magasin et la consommation ne sont pas encore au rendez-vous.
La crise sanitaire qui avait incriminé à tord les légumes, l'épisode pluvieux de ce début juin et à la concurrence avec les produits d'importations ont eu raison de l'engouement des consommateurs pour le rayon fruits et légumes. Parallèlement, la distribution française a tardé à référencer l'origine France dans ses points de vente.
Le résultat aujourd'hui est catastrophique : surstocks et effondrement des prix font craindre le pire aux producteurs français pour la pérennité de leurs exploitations. Un démarrage de campagne difficile, économiquement en dessous des seuils de rentabilité, risque définitivement de plomber le bilan économique d'une saison.
« Nous devons tous agir, ensemble et dès maintenant, si nous ne voulons pas condamner définitivement notre agriculture française et en particulier l'arboriculture. Si la situation n'évolue pas maintenant, il est fortement à craindre pour notre avenir et celui des 15 000 emplois que notre activité représente. Après deux années particulièrement difficiles, cette saison est cruciale pour nous ! », s'alarme Bruno Darnaud, président de l'AOPn Pêches et Nectarines de France.
Pour sortir rapidement de cette situation, l'AOPn Pêches et Nectarines de France a rapidement pris 3 mesures :
1. Elle s'est associée avec l'AOPn Tomates de France pour demander dès le mardi 21 juin aux pouvoirs publics la mise en place de ventes exceptionnelles hors magasins (décret paru mercredi 29 juin) pour les deux prochaines fins de semaine (du 1er juillet au 3 juillet et du 8 au 10 juillet) avec des unités consommateurs (ventes aux plateaux de 2 kg pour les pêches et nectarines, barquettes de 500grs en tomates cocktails, 250grs en tomates cerises et des mini plateaux de 2.5 kg en tomates rondes)
2. Elle s'appuie sur le soutien d'autres collectives produits (AOPn Tomates de France, AOPn Abricots de France, AI Melon) pour mobiliser l'ensemble de la distribution à mettre en avant les productions françaises
- en donnant une plus large place aux fruits & légumes d'été de saison et d'origine France dans les rayons,
- en pratiquant des prix attractifs pour les consommateurs,
- en affichant haut et fort les PLV dans les points de vente (« Fruit de notre Patrimoine » pour la pêche et nectarine, « Le melon de nos régions » pour le melon, « Les abricots de nos régions » pour l'abricot) mises gracieusement à disposition par les producteurs français, de façon à permettre aux consommateurs de repérer plus facilement les atouts de l'origine France.
3. Elle rappelle à l'ensemble des acteurs de la distribution que cette mobilisation doit être accompagnée d'une politique de juste prix tant pour les producteurs que pour les consommateurs et qu'il est temps de réfléchir ensemble à la mise en place de commerce équitable avec l'agriculture française au risque de la voir disparaître.
« A l'heure où l'Observatoire des prix et des marges met en exergue la répartition souvent déséquilibrée des marges sur des produits comme les fruits et légumes, il semble indispensable que le juste prix soit enfin appliqué. Nous espérons que toute la chaîne, du producteur au consommateur en passant par les distributeurs se mobilisera, qui plus est pour des produits de qualité optimale », conclut Bruno Darnaud.
De son côté, l'AI Melon a demandé par courrier le 23 juin dernier à M. Bruno LE MAIRE, d'activer le processus des accords de modération des marges avec la grande distribution ; demande restée sans réponse à ce jour.
Plus d'infos : www.pechedici.fr