Les cours des produits laitiers devraient rester fermes d'ici la fin de l'année 2010
- Création : 20 septembre 2010
Selon une étude réalisée par AGRITEL, société de conseil spécialisée dans la gestion du risque de prix dans le secteur agro-alimentaire et agroindustriel, les cours mondiaux des produits laitiers devraient rester sous tension en raison des disponibilités relativement limitées. Et ce malgré le démarrage de la campagne dans l’hémisphère sud qui s’annonce pourtant prometteur.
En plus de la hausse des cours des céréales, les industries agroalimentaires doivent faire face depuis plusieurs semaines à des prix élevés sur les produits laitiers tels que le beurre et la poudre de lait. Ainsi, si l’on en croit les cotations établies par France AgriMer, les cours du beurre se trouvent tout près des 3700€/t alors qu’ils figuraient à 2800€/t au début de l’année, soit une hausse de 32%. Les prix sur le marché européen sont soutenus par la sécheresse qui a touché les pays du bassin Mer Noire cet été. Les faibles disponibilités en fourrages continuent d’impacter la production de lait dans cette région du monde, qui pourtant « profite habituellement du printemps et de l’été pour constituer des stocks pour l’hiver » indique Maxime JOUENNE, analyste et responsable du marché laitier chez AGRITEL. Du coup, tous les opérateurs portent leur regard sur l’hémisphère sud, principalement en Nouvelle-Zélande et en Australie, où, différence de saison oblige, la nouvelle campagne commence. Les conditions climatiques idéales et les bons prix proposés aux agriculteurs néo-zélandais devraient entraîner une bonne collecte ce qui pourrait selon certains analystes soulager la situation particulièrement tendue de l’hémisphère nord.
Toutefois, selon une étude réalisée par le cabinet AGRITEL, les disponibilités sur certains produits, comme la matière grasse, devraient rester très limitées. « Malgré une hausse de la production de lait prévue, la très grande faiblesse des stocks de report de 2009/10 induit que la nouvelle campagne devrait rester tendue pour la matière grasse, et ce d’autant plus que la consommation pourrait rester soutenue, notamment en provenance de la Chine » estime AGRITEL. La situation s’avère moins inquiétante sur la poudre de lait écrémé qui bénéficie de stocks plus importants. L’étude met toutefois en avant, qu’une rechute de l’économie vers la récession ou une nouvelle crise de la mélamine en Chine pourraient contrecarrer ces résultats. Quoiqu’il en soit « les cours des produits laitiers devraient rester fermes d’ici la fin de l’année 2010, ce qui ne serait pas très surprenant dans un marché où les cours des céréales et des autres matières premières agricoles connaissent actuellement une nette appréciation ».
Face à ce contexte, de plus en plus volatil, l’industrie laitière disposera d’ici quelques semaines d’un marché à terme. La société Nyse-Liffe a en effet programmé le lancement d’un contrat sur la poudre de lait écrémé qui permettra aux différents acteurs de la filière, du collecteur/transformateur au fabricant de biscuits, de mettre en place des stratégies de couverture.
Plus d'infos : www.agritel.com