Maroc : Les exportations de Poisson frais bloquées

  • Création : 6 janvier 2010

Depuis le premier janvier, les exportations du poisson sont pratiquement à l’arrêt. Du moins celles destinées à l’Union européenne ou devant être réexportées vers d’autres pays à partir des marchés de la communauté. Cet arrêt n’est pas dicté par un repos biologique ni par manque de produits mais ce sont les professionnels qui ont décidé ainsi.

Le motif ? «Par crainte que la marchandise soit détruite ou cédée à des associations caritatives», répond Ahmed Alaoui, vice-président de la Fenip (Fédération nationale de valorisation de produits de la mer). Et pour cause! Un nouveau dispositif de l’UE «destiné à prévenir, décourager et éradiquer la pêche illicite». C’est le règlement n°1005 en date du 29 septembre 2008. Il est motivé par le souci «de garantir une exploitation des ressources halieutiques qui crée les conditions de durabilité nécessaires tant sur le plan économique, environnemental et social». Objectif qui s’inscrit en droite ligne avec le plan d’action international de la FAO, adopté en 2001 et que la Communauté a entériné la même année. Voici pour les principes. Mais encore faut-il préciser que le texte d’application dudit règlement a été adopté en octobre 2009 pour qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2010.

L’impact pour le Maroc réside dans la difficulté à répondre aux critères établis pour la délivrance du certificat des captures notamment ceux relatifs à l’outil de pêche. Selon Alaoui, ces conditions ne tiennent pas compte des spécificités du secteur de pêche marocain et en particulier le segment artisanal qui compte à lui seul plus de 14.200 barques. De fait, si un exportateur s’approvisionne auprès de 300 barques, il doit produire autant de déclarations de captures. C’est énorme, voire irréalisable dans de nombreux cas auprès de patrons pêcheurs qui n’ont même pas l’habitude de signer des papiers. A tel point que certains s’empressent à déposer des attestations de vente avant même de prendre le large. Autant dire qu’il s’agit de vendre du poisson avant de l’avoir pêché, ironise Alaoui. Pour sa part, la directrice de la Pêche et de l’aquaculture, Zakya Drouich, reconnaît qu’il s’agit «d’une lourde procédure» mais elle promet d’accompagner les professionnels pour mettre en place de manière progressive les assouplissements nécessaires. Et ce, dans l’objectif de faire adapter le modèle de déclaration européen aux spécificités marocaines.

En attendant, la tutelle a mis en place un service de photocopie à la disposition des professionnels sur les lieux mêmes des débarquements avant d’évoluer vers l’informatisation du système. Au demeurant, ce sont les principaux points abordés lundi avec les professionnels.

Source:http://www.leconomiste.com/

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