Les filières fruits et légumes représentent une part importante de l’activité agricole française qui s’est développée et organisée au cours de ces 40 dernières années. La structuration s’est faite autour des principaux acteurs mettant en jeu la production et son environnement (les agro-équipements et les agro-fournitures notamment), puis autour de ceux impliqués dans la mise en marché, la transformation, la distribution et la consommation.
Aujourd’hui, les consommateurs ont des exigences de plus en plus fortes, tant au plan de la qualité des fruits et légumes que celui de leur production dans une démarche éco-citoyenne.

Les éléments du marché : anticiper et s’adapter à la mutation

Une production concentrée dans le bassin méditerranéen La production en Europe atteint près de 112 millions de tonnes soit 57 millions de tonnes de fruits et 55 millions de tonnes de légumes. L’Italie, l’Espagne et la France sont les principaux pays producteurs de fruits et légumes :

- L’Italie trône à la 1ère place avec 29% des volumes, soit 33 millions de tonnes dont 18 millions de tonnes en fruits.
- L’Espagne produit 27 millions de tonnes sur 1,67 millions d’hectares avec environ 950 coopératives actives.
- La France est le 3ème producteur européen avec 3,15 millions de tonnes de fruits sur 17 160 exploitations et 6,5 tonnes de légumes sur 33 400 exploitations, ce qui représente un chiffres d’affaires de 7,3 milliards d’euros en 2006.

Pour ce qui est des légumes, la production française est très diversifiée avec 50 espèces dont 15 principales concentrée dans 4 zones de production : Bassin Rhône Méditerranée, Bretagne Val de Loire, Nord-Pas-de-Calais et Aquitaine. Elle fait appel à différents types de production : maraîchage de plein air, serres et abris, cultures industrielles de plein champ, agriculture biologique.

La production fruitière en France suit une évolution comparable à celles des légumes. Une quinzaine d’espèces sont produites dont 8 principales. Si la superficie totale et le nombre d’exploitations sont en baisse régulière, ces baisses ont été jusqu’à présent compensées par l’augmentation de la productivité. On peut noter une concentration géographique des zones de productions sur 3 bassins : Val de Loire, Bassin Grand Sud Ouest et Bassin Rhône Méditerranée.

Une croissance de l’agriculture biologique

Depuis 1995, la production en agriculture biologique de fruits et légumes ne cessent d’augmenter en France. Entre 1995 et 2005, la production française de fruits a augmenté de 157% et celle de légumes à augmenté de 138%.

Le nombre des exploitations consacrées à l’agriculture biologique est en hausse de 15%, soit 15 200 sur le territoire français et de plus en plus de surfaces agricoles françaises se convertissent au bio, jusqu’à représenter aujourd’hui 63 000 hectares. L’objectif d’ici à 2012 est de tripler les terres dédiées à l’agriculture biologique. Cependant, le processus de conversion peut durer 2 à 3 ans, selon l’usage antérieur des terres.

Des aides nationales et européennes de 58 millions d’euros sont prévus pour les agriculteurs qui choisissent de se convertir à l’agriculture biologique. Le Grenelle de l’Environnement prévoit qu’à d’ici 2012, 6% des terres agricoles soient consacrées au bio.

Consommation de fruits et légumes frais en baisse en France

Les tendances de consommation des ménages sont défavorables aux produits frais en général et aux fruits et légumes en particulier malgré le soutien des recommandations du Programme National Nutrition Santé. Les produits transformés et plus particulièrement les légumes surgelés et les jus de fruits, sont mieux positionnés. La cherté des fruits et légumes frais mise en avant par les médias ne peut résumer tous les freins à leur achat.

Les problématiques d’image des produits bruts, de perte de la culture culinaire par les jeunes générations, la perte des savoir faire en matière de choix et de conservation des produits y contribuent également.

L’Europe : 1ère destination des importations et des exportations françaises

La France exporte plus de 4 millions de tonnes de fruits et légumes chaque année soit une valeur globale de 2,56 milliards d’euros en 2008. L’Union Européenne est d’ailleurs la 1ère destination des exportations de fruits et légumes. Elle représente 88% des exportations françaises en volume et 87% en valeur. A l’inverse, la France importe plus de 5 millions de tonnes de fruits et légumes par an, soit pour une valeur globale de 4,55 milliards d’euros en 2008. L’Espagne est son principal fournisseur.

Paroles d’experts du monde des fruits et légumes André Barlier, Directeur « Marchés, Etudes et Prospective » de FranceAgriMer

« Destinées à la consommation en frais ou à la transformation par l’industrie, les filières fruits et légumes sont en constante évolution. Nouvelles variétés, adaptation aux règles de la protection phytosanitaire, modes de production innovants, tout est mis en œuvre pour satisfaire une demande mouvante. Soutenue par la généralisation de la prise de conscience de son apport bénéfique pour la santé, la consommation des fruits et légumes doit affronter les modifications des mœurs alimentaires : simplification du repas vers un « plat unique », diminution du temps consacré à la préparation et aux courses alimentaires, etc…
Les filières françaises évoluent dans un contexte concurrentiel essentiellement européen auquel il faut ajouter, pour quelques produits, le Maroc, la Turquie et des pays de l’hémisphère sud pour la pomme et la poire. La concurrence est rude mais la filière française ne manque pas d’atouts tant humains que techniques. FranceAgriMer s’est engagé dans la mise au point et le suivi d’une veille concurrentielle internationale afin de comprendre et de comparer les forces et faiblesses des pays producteurs des principaux fruits et des principaux légumes ».

Sources : COI - INRA - FranceAgrimer - Ministère de l’Agriculture - Ubifrance

Intégralité de ce dossier dans le magazine Agroligne N°70...