En attendant son intégration au sein de l'UE, la Turquie se lance dans un travail de fond pour réformer son agriculture

  • Création : 2 mars 2009

Les autorités turques ont une idée très précise sur les raisons pour lesquelles les chapitres portant sur l'agriculture, le développement rural, la sécurité sanitaire et la politique vétérinaire et phytosanitaire seront probablement les derniers à être ouverts dans les négociations que la Turquie mène avec Bruxelles, en vue de son adhésion à l'Union européenne. Mais elles travaillent d'arrache-pied pour que ce pays soit conforme le jour J aux normes européennes dans ces domaines. C'est la substance de l'interview exclusive publiée le 14 janvier 2009 par le quotidien turc « Today's Zaman » et accordée par Mehmet Mehdi Eker, Ministre de l'Agriculture turc.

Le Ministre rappelle que la Turquie compte une population de 70 millions d'individus et que le secteur de l'agriculture y absorbe à lui seul dans le pays 27 % de la population active. Du coup, les investissements devant être consentis dans le secteur agricole et dans celui du développement rural sont importants. De plus, note Mehmet Mehdi Eker, la Turquie est un grand concurrent des pays méditerranées du Nord dans le domaine agricole. Il cite, à cet égard, quelques chiffres significatifs : sur l'ensemble de la liste des plantes dites endémiques du monde entier et évaluées entre 11 000 et 12 000, il en existe 3 500 dans la région de l'Anatolie. Il faut y ajouter 130 différentes productions y compris les fruits et des légumes frais. Ce sont donc des considérations liées aux coût des investissements dans le secteur agricole et à la crainte d'avoir un rival redoutable face à plusieurs pays européens membres de l'Union européenne qui expliquent, selon le Ministre turc, la position de Bruxelles actuelle vis-à-vis des chapitres qui s'y rapportent, autrement dit celle qui consiste à laisser les Turcs procéder par eux-mêmes aux réformes nécessaires avant de mettre ce sujet sur la table de négociations. Or, les autorités turques, affirme le Ministre, s'investissent effectivement depuis plusieurs années pour harmoniser leurs règles et leurs normes à celles de l'Union européenne et ont, à ce titre pris plusieurs initiatives dans ce sens. Une plate-forme des réformes prioritaires a été mise en oeuvre en 2004. Des lois ont été promulguées en ce qui concerne par exemple l'alimentation, les semences, l'agriculture biologique et les assurances agricoles.

A propos d'une meilleure identification du cheptel turc pour mieux faciliter notamment le traitement des maladies lors de crises, Mehmet Mehdi Eker a précisé que le gouvernement turc avait pu établir un système de comptage, à la fois précis et efficient, à travers l'implication des éleveurs eux-mêmes dans sa réactualisation et via aussi un réseau de vétérinaires et d'ingénieurs qui couvre l'ensemble des provinces. Le Ministre a tenu d'ailleurs à préciser que les animaux tués durant le « Kurban Bayram » (Fête du Sacrifice) sont répertoriés grâce à ce système qui a permis jusqu'ici d'identifier de manière précise le cheptel turc dans des proportions atteignant 98 %. Le Ministre a indiqué aussi que le développement du secteur de la pêche faisait partie des priorités du gouvernement turc. Alors que les quantités de prises annuelles étaient de l'ordre de 60 000 tonnes, elles se situent maintenant entre 130 000 et 140 000 tonnes. L'aquaculture a bénéficié, elle aussi, d'un programme spécifique. A rappeler que depuis l'ouverture en octobre 2005 des négociations entre l'Union européenne et la Turquie, dix chapitres sur trente cinq ont été jusqu'ici ouverts par les deux parties.

Source : www.ciheam.org

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