La France maintient sa position sur le « MON 810 », un maïs génétiquement modifié
- Création : 18 février 2009
Des experts des pays membres de l'Union européenne se sont réunis lundi 16 février 2009 à Bruxelles afin de voter sur les demandes faites à la Grèce et à la France de lever les causes de sauvegarde que ces deux pays ont activées pour suspendre la culture du « MON 810 », un maïs génétiquement modifié et conçu par la firme américaine Monsanto.
La réunion a eu lieu dans un contexte tendu entre les pays européens favorables à la levée de cette interdiction au nom du libre échange et du respect du libre choix des consommateurs européens d'un côté, et de l'autre côté ceux qui s’opposent à une telle décision pour des raisons évoquant le principe de précaution. Pour le moment, les avis sur la question sont partagés. Sept pays dont l'Espagne sont favorables à la levée totale d'interdiction. Douze sont contre, mais ils se sont tenus d'essayer de rallier à leur cause les huit pays qui n'ont pas encore arrêté leur décision. C'est le cas par exemple de l'Italie.
Or, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) vient d'émettre un avis qui risque de rendre plus difficile cette entreprise et selon lequel il n'y a aucun danger à consommer le « MON 810 » pour la sécurité sanitaire. Mais le gouvernement français veut défendre sa position en invoquant des considérations environnementales. François Fillon, Premier Ministre français, y a insisté le 12 février 2009 à Bruxelles après un entretien avec José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne. Quant à Chantal Jouanno, nommée récemment Secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, elle a été catégorique sur le sujet : « La France n'a jamais dit qu'il y avait un problème sanitaire. Elle a dit qu'il y avait un problème environnemental, de risque de dissémination, de résistance à des produits ou d'impact sur d'autres espèces ». Et d'ajouter : « cela ne change en rien la position de la France : c'est comme si on se basait sur l'avis d'un dentiste pour soigner une fracture du bras. ». Cette question complexe reste donc à suivre de près vu les enjeux considérables qui fourmillent autour des cultures OGM.
Source : www.ciheam.org