Les producteurs de pommes de terre primeurs et de melons dans l'impasse

  • Création : 18 décembre 2008

L'étude d'impact de la réduction des produits phytosanitaires sur la production de fruits et légumes vient d'être mis à jour (1). Les productions de pommes de terre primeurs et de melons sont clairement menacées pour la saison 2009. Les solutions alternatives ou complémentaires qui existent ne permettent pas une protection sanitaire satisfaisante de ces cultures.

Pommes de terre primeurs : des impasses inquiétantes
Les producteurs de pommes de terre primeurs sont dès maintenant sans solution depuis le retrait de la seule molécule efficace et homologuée contre la nématode à kyste. Ce parasite (Globodera pallida) de la pomme de terre est particulièrement dommageable. Par ses capacités de multiplication, de dissémination, d'adaptation et de survie, il pose d'importants problèmes aux producteurs pour la gestion de leurs itinéraires culturaux. Les solutions de lutte complémentaire (solarisation, résistance variétale, culture piége) sont en développement mais ne permettent pas de protéger les cultures.
 
En absence de solution, les volumes de production risquent de chuter. Les surfaces de pommes de terre primeurs, sont en baisse constante depuis une quinzaine d'année. Des bassins entiers de production, comme celui de Noirmoutier, sont inquiets.

Melon : une situation contrastée selon les régions, mais les inquiétudes sont vives
Selon les régions, les producteurs français ne vivent pas tous la même situation pour la protection de cette culture. Mais tous partagent la même inquiétude devant les projets de suppression de matières actives. Dans les régions du Centre-Ouest, ils sont de plus démunis face à l'envahissement par des adventices (mauvaises herbes). Les producteurs de la région du Sud-Est sont soucieux des attaques de taupins sur fruit. Contre ce ravageur et dans cette zone de production, il n'y a plus de matière active homologuée. 2009 est une année à risque. La lutte biologique avec l'utilisation de champignons et nématodes entomopathogènes est une piste de recherche. Si celle-ci débouche, c'est au mieux d'ici 5 à 10 ans. En attendant, les producteurs restent démunis faute de pouvoir protéger efficacement leurs cultures.
Pour cette production, la protection contre le champignon Sclérotinia risque d'être en panne dés 2009. Selon les contextes locaux de production. La protection biologique (champignon Coniothyrium minitans) est difficile à mettre en œuvre.

Les analyses complémentaires réalisées par le Collectif Sauvons les Fruits et légumes confirment la nécessité d'une étude d'impact global concernant la révision de la directive européenne 91 414 (homologation des produits phytopharmaceutiques) pour le secteur des fruits et légumes. Une réduction arbitraire et non concertée avec les producteurs du nombre de matières actives pourrait conduire à des catastrophes économiques et agronomiques.
Les productions de fruits et légumes sont parfois marginales au niveau macro économique, mais elles sont particulièrement importantes pour la vie économique et sociale de nombreux territoires ruraux. Les productions de fruits et légumes ont une particularité forte par rapport aux autres secteurs agricoles : l'emploi. En France, la filière pèse, à elle seule, plus de 500 000 emplois directs.

L'étude peut-être consultée sur le site : www.sauvonslesfruitsetlegumes.fr/les-impacts/
Cette étude sera de nouveau actualisée dans les jours à venir.

(1) Etude d'impact du Collectif Sauvons les fruits et légumes de France. Réalisée à partir des bservations de terrain (en lien avec les techniciens), le CTIFL, UNILET.

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