Augmentation du prix des terres agricoles
- Création : 3 novembre 2008
Dans le numéro 102 de la revue régionale « Sillons d’Europe », l’état du marché foncier dans plusieurs pays européens est examiné. On y découvre notamment une analyse fort intéressante de la situation qui prévaut en Espagne.
Face à la pression de l’urbanisation, le foncier agricole espagnol demeure encore peu protégé, même si localement des interventions publiques cherchent à réguler des dynamiques défavorables : ainsi dans la communauté autonome de Valence, où le marché de l’immobilier est vigoureux, une disposition réglementaire a été depuis peu instauré dans le but d’endiguer la disparition de terres agricoles et notamment celles produisant des agrumes. Par ailleurs, il est important de souligner que la location des terres agricoles en Espagne (qui correspondent à 27 % de la SAU du pays) est encadrée par une loi nationale, intitulée "Loi des Locations Rustiques". Pour être locataire de terre agricole, il faut être un agriculteur professionnel, une coopérative ou une société agricole de transformation. Les jeunes agriculteurs sont toutefois privilégiés. Un bail est alors conclu pour 5 ans renouvelable. Mais cette Loi limite la possibilité de location aux agriculteurs possédant un maximum de 500 ha de terres non irriguées ou 50 ha de terres irriguées, sauf dans le cas de l'élevage extensif où ce seuil est fixé à 1 000 ha. La valeur de la location à l'hectare représentait en moyenne 120 € en 1998, contre 165 € en 2006, soit une augmentation non négligeable de 37 % en € courants.
En outre, selon les données fournies par le Ministère de l'Environnement, du Milieu Rural et Marin (MARM), le prix moyen des terres agricoles est passé de 6 125 €/ha en 1998 à 11 070 €/ha en 2007, soit une augmentation de 81 % en € courants. C'est aux Canaries, où les bananeraies représentent une part importante de la SAU, que les terres sont les plus chères (80 000 €/ha), suivies par celles de la Communauté de Valence (33 000 €/ha). A l’inverse, les moins chères sont localisées en Aragon (4 000 €/ha) en Aragon, en Estrémadure (4 500 €/ha), et en Castille et Léon (4 800 €/ha). Il faut aussi noter que sur la dernière décennie, de 1998 à 2007, le prix des terres a augmenté notamment dans la région de Murcie (+ 121 %), en Andalousie (+ 110 %), aux Baléares (+ 103 %) et dans la Communauté de Valence (+ 100 %). C'est en revanche au nord de l’Espagne que l'augmentation des prix est la plus faible (+ 25 % en Galice, + 32 % au Pays Basque).
Source : www.ciheam.org