La filière de la tomate en Algérie en crise

  • Création : 29 octobre 2008

Pas moins de 1 500 emplois sont perdus dans la filière de transformation de la tomate industrielle en Algérie selon un professionnel du secteur.

En lançant « un appel urgent au gouvernement en vue de rouvrir et relancer les unités de transformation de la tomate en Algérie », il a relevé qu’une douzaine d’entreprises sont fermées sur les 17 existantes. D’autres encore risquent de fermer, a-t-il prévenu. Même les banques ne veulent plus accorder de crédits aux transformateurs, car ils considèrent que ce secteur n’est plus rentable. Et pourtant, regrette le transformateur, la capacité de production du concentré de tomate en Algérie est de 160 000 tonnes par an. Non seulement les besoins de la consommation nationale, qui sont de 70 000 tonnes par an, peuvent être satisfaits, mais il est possible d’exporter le double concentré de tomate et même le triple vers d’autres pays, pourvu que le secteur soit relancé par des mesures concrètes. Un soutien de l’Etat est fort souhaité par ce transformateur. Pour lui, la reprise de la filière est conditionnée en premier lieu par la relance de l’agriculture, notamment pour ce qui concerne la filière de la tomate. Bien que les agriculteurs bénéficient d’une prime de 1,5 DA le kilogramme de tomate produit et de 10 000 à 16 000 DA à l’hectare, beaucoup d’en-tres eux n’en profitent pas. Il explique que l’octroi de cette prime, qui est qualifiée de « faible par un bon nombre d’agriculteurs », est conditionné.

Non seulement l’agriculteur doit posséder une carte professionnelle mais il est tenu d’avoir une récolte de 300 quintaux à l’hectare. Ce qui est une chose difficile à concrétiser du fait que beaucoup d’agriculteurs ne parviennent pas à avoir cette quantité. D’autres agriculteurs n’ont pas de carte car ils ont loué des terres pour travailler. Et ne peuvent de cette manière obtenir de carte de fellah, regrette le transformateur. Pénalisés par les mauvaises conditions climatiques, la plupart des agriculteurs ne disposent pas de moyens d’irrigation comme le goutte-à-goutte. Ce qui a des répercussions négatives sur les rendements, a-t-il regretté. Quant aux transformateurs, ils n’ouvrent pas droit à la prime de transformation qui est de un dinar par kilogramme car ils ont acheté la production auprès des agriculteurs qui ne possèdent pas de carte de fellah. « C’est une chaîne ! » a-t-il dit. Face à cet ensemble de contraintes, « beaucoup d’agriculteurs ont abandonné la filière de la tomate, alors que le peu d’unités de transformation encore en exercice risquent de fermer dans les prochains mois », a prévenu le transformateur. La filière est également pénalisée par l’importation du triple concentré à partir de la Chine. Transformé en double concentré et commercialisé à bas prix, « ce produit chinois, de moindre qualité, porte un fort préjudice à la production algérienne », a noté le transformateur. Il faut savoir que 90 % des unités de transformation de la tomate industrielle se situent à l’est de l’Algérie, notamment dans les wilayas de Guelma, Skikda, El Tarf et Annaba.

Synthèse de Mourad - D’après Le Jour d’Algérie
Source : www.algerie-dz.com

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