Une forte demande des pays méditerranéens et maghrébins

  • Création : 14 septembre 2008

Selon les dernières prévisions du CIC (Conseil international des céréales) publiées le 29 août, la récolte mondiale monterait à 1,749 milliard de tonnes, contre 1,687 milliard en 2007.Dans son rapport du 12 août, le département américain à l'Agriculture envisageait même une récolte de 1,759 Mt. Cette moisson record ne va toutefois pas régler toutes les tensions.

La population, comme le niveau de vie, continuent d'augmenter dans les pays d'Asie et les pays traditionnellement importateurs comme certains pays  méditerranéens  dont ceux du Maghreb qui  auront besoin de marchandise.Ainsi, à  peine moissonné voilà le blé déjà chargé dans l'hémisphère nord, direction le bassin méditerranéen. Parce que cette région est le principal débouché à cette époque, mais aussi parce que les besoins exprimés sont criants cette année.

La Syrie, pays d'ordinaire exportateur, qui n'a plus importé un grain de blé depuis quinze ans, envisage d'en acheter à la Bulgarie. L'Irak, le client obligé des Etats-Unis, cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement pour faire face à la baisse drastique de sa production. Baghdad est en discussion avec l'Office canadien du blé.

Les Etats-Unis, l'ennemi juré de l'Iran, plastronnent : ils ont déjà vendu un million de tonnes de céréales à la République islamique. L'information très chaude sur le plan politique n'a pas étonné le négoce. Dès le mois de juillet, les autorités iraniennes ont annoncé qu'elles seraient preneuses de 5 millions de tonnes de blé pour cette campagne.Ces trois Etats voisins souffrent d'un même mal : le manque de pluie, qui a fait chuter les rendements.

Les pays du Maghreb ont souffert également de la sécheresse. Le Maroc et la Tunisie ont déjà annoncé des mesures de libéralisation des échanges du blé fourrager et de l'orge pour soulager les coûts de production des éleveurs.  Le Maroc a importé, durant les sept premiers mois de l'année en cours, quelque 1,96 million de tonnes de blé pour 6,65 milliards de dirhams (près d'un milliard de dollars ), une facture qui a plus que doublé par rapport au niveau enregistré une année auparavant (3,21 MMDH). Même scénario pour l'Algérie. La facture des céréales a plus que doublé en passant à 2,26 milliards de dollars au premier semestre 2008, contre un milliard durant les sept premiers mois de 2007.

L'Egypte, l'un des plus gros importateurs au monde de céréales, a été épargné par ces avanies climatiques, car sa récolte dépend des eaux fluviales. Mais pour éviter que les révoltes contre la cherté du pain ne se reproduisent, le Caire met les bouchées doubles pour assurer son approvisionnement. Le gouvernement égyptien a annoncé en grande pompe la signature d'un accord avec le Kazakhstan pour la fourniture d'un million de tonnes de blé. Cet exportateur d'Extrême-Orient a le vent en poupe en ce moment, c'est l'un des plus compétitifs parmi les origines de la mer Noire, et également le plus proche en distance des pays  du Proche et Moyen-Orient. Il faut dire qu'avec la baisse des cours et de l'euro, les blés d'Europe de l'Ouest profitent du rebond de la demande du pourtour méditerranéen.Autrement dit, chacun trouve son compte, et le producteur et l'importateur.

Dalila B
Source : www.lemaghrebdz.com

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