Développer le conditionnement pour relever le défi de l'exportation
- Création : 14 septembre 2008
L’huile d’olive constitue un secteur majeur de l’économie tunisienne. En effet, la Tunisie est le 4ème producteur mondial (200 mille tonnes pour la campagne 2007-2008) et le 3ème exportateur de ce produit (130 mille tonnes). L’huile d’olive est également le premier produit agricole exporté. Elle a ainsi contribué à hauteur de 52% au chiffre d’affaires global des exportations tunisiennes en 2006. Ces exportations se font toutefois essentiellement en vrac, ce qui pénalise sensiblement les revenus de cette filière.
L’oléiculture jouit d’une place importante dans l’agriculture tunisienne, avec une superficie de 1,6 millions d’hectares, soit 30% des terres agricoles et 56 millions pieds d’oliviers. L’activité compte près de 1440 huileries et occupe 250 mille oléiculteurs. La production est répartie entre le Sud (54%), le Centre (29%) et le Nord (17%) ; alors que les huileries sont en majorité implantées dans les régions du Centre (46%) et du Sud (40%). L’huile d’olive représente 44% des exportations agroalimentaires de la Tunisie. Plus de 96% des exportations sont destinées à l’Italie et à l’Espagne.
Il est à signaler cependant que l’huile d’olive tunisienne est exportée principalement en vrac plutôt que conditionnée, ce qui n’engendre pas de valeur ajoutée. Or, en ciblant le conditionnement, la Tunisie est en mesure de doubler, voire de tripler les recettes en devises générées par les exportations de ce produit. Partant de ce constat, les structures d’appui à la filière de l’huile d’olive (le Centre technique de l’agroalimentaire, la technopole de l’agroalimentaire de Bizerte, le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (PACKTEC), l’Institut de l’Olivier de Sfax et l’Office de l’huile) ont multiplié les manifestations de sensibilisation aux enjeux de conditionnement de l’huile d’olive. L’objectif national est de porter le taux d’exportation de l’huile d’olive conditionnée de 1% à 10% à l’horizon 2011.
Des mesures importantes pour favoriser le conditionnement
L’Etat tunisien a mis en place des exonérations d’impôt et un soutien financier aux agriculteurs qui entendent satisfaire les critères internationaux de qualité. De ce fait, 35 mille hectares ont été enregistrés comme étant certifiés ou en passe de le devenir. De son côté, l’industrie de transformation bénéficie de subventions similaires, y compris l’exonération des droits à l’importation sur les biens d’équipement et une réduction de l’impôt sur le revenu.
Conscient de l’enjeu que représente l’huile d’olive, le FAMEX (Fonds d’accès aux marchés d’exportation) a, pour sa part, lancé à la fin de l’année dernière deux appels d’offres internationaux visant à promouvoir les exportations d’huile d’olive conditionnée. Le premier porte sur le choix d’experts internationaux spécialisés dans la promotion de l’huile d’olive conditionnée. L’objectif de cette démarche est d’identifier des acheteurs potentiels et d’organiser des rencontres et des missions en Tunisie pour les acheteurs potentiels, et ce dans le cadre d’un plan d’action triennal qui s’étale sur la période 2008-2010. Quant au second appel d’offres, il concerne la sélection d’un bureau d’études tunisien chargé d’accompagner ces experts internationaux.
Une autre initiative intéressante dans ce domaine est à mettre à l’actif du Centre technique de l’emballage et du conditionnement (PACKTEC). Elle consiste en l’affichage dans les aéroports de Tunis-Carthage, de Monastir et de Djerba de supports visibles visant à ancrer chez les touristes l’image de marque de la Tunisie en tant que pays producteur d’huile d’olive. Cette action constitue une des composantes de la campagne de promotion de l’huile d’olive tunisienne conditionnée financée par le FOPROHOC (Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée). L’année 2008 est, de ce fait, axée sur le développement de nouveaux supports de communication et sur le renforcement de la présence tunisienne à l’occasion des salons internationaux. D’autres mesures ont été prises et concernent notamment l’invitation en Tunisie de journalistes spécialisés et des principaux donneurs d’ordres, l’organisation du concours de la meilleure huile d’olive conditionnée, et l’élaboration d’études de marché et de plans d’action pour favoriser l’accès à de nouveaux marchés.
Des chantiers sont ainsi en cours en vue de doter l’huile d’olive tunisienne d’une notoriété certaine, voire d’une image de marque qui lui permettra de mieux se positionner face à une nouvelle concurrence émanant notamment de la Turquie et de la Syrie. C’est dans ce cadre que la direction générale des industries alimentaires a arrêté une stratégie pour promouvoir le conditionnement de l’huile d’olive locale.
N.B.
Source : www.infotunisie.com