L'Algérie dispose de stocks stratégiques pour plusieurs mois
- Création : 22 avril 2008
Selon un haut fonctionnaire du ministère de l'Agriculture contacté hier par nos soins, la crise alimentaire mondiale actuelle ne saurait concerner notre pays, du moins pas dans un proche avenir, d'autant que la politique de développement agricole prônée par l'Algérie a déjà donné des résultats satisfaisants sur le plan de la production et de la disponibilité des produits. Même si les cours des produits alimentaires connaissent des fluctuations, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a mis en œuvre une stratégie de sécurité alimentaire efficiente. Celle-ci découle du souci de réduire le risque qu'une telle crise affecte notre pays.
Dans ses explications, le directeur général de la FAO a indiqué que «la crise alimentaire actuelle touche beaucoup plus les pays en voie de développement, notamment ceux d'Afrique». L'index des prix des produits alimentaires établi par la FAO pour la circonstance révèle que les prix des produits alimentaires ont «augmenté de 58 % et ceux des céréales de 131 %, en une année». Concernant ces derniers, des produits considérés comme étant stratégiques, les responsables au niveau de département de l'agriculture déclarent que «l'Algérie possède des stocks stratégiques pouvant assurer un approvisionnement durant plusieurs mois». Ces stocks de blé ont été acquis par le biais de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), dont les responsables ont su négocier l'achat de quantités importantes à l'effet de sécuriser l'approvisionnement du pays.
Le DG de la FAO a imputé cette crise alimentaire mondiale à «une conjonction de facteurs négatifs qui ont entraîné une hausse des prix». Il s'agit, selon M. Diouf des effets du changement climatique qui ont entraîné de mauvaises récoltes l'année dernière dans plusieurs pays et un épuisement des stocks, ainsi que d'un accroissement de la demande dû à une augmentation de la population mondiale et de la nouvelle demande en bioénergie.
En effet, le secteur de la bioénergie accapare une grande partie de la production mondiale de céréales, à des fins de production d'énergie hors hydrocarbures. Selon les experts internationaux, cette situation risque de s'aggraver dans le futur, car de nombreux complexes de production d'énergie à base de produits agricoles sont en voie de démarrage. Pour ce chapitre, la France compte lancer dans les deux prochaines années quelque 500 complexes de ce genre, ce qui aura sans nul doute des conséquences négatives sur la disponibilité des produits agricoles, notamment les céréales, premier produit stratégique dans la production de l'énergie.