Crise alimentaire : la Banque mondiale sonne l'alarme
- Création : 13 avril 2008
Les représentants des pays donateurs ont discuté un plan massif de lutte contre la malnutrition annoncé en début de mois par M. Zoellick, qui l'a comparé par son ampleur au "New Deal" américains après la grande Dépression.
Les émeutes de la faim qui se propagent dans le monde sont devenues une priorité des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ce week-end dans la capitale américaine. La Banque mondiale considère que 33 Etats dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques. Le dossier sera discuté lors du G8 Finances, en juin au Japon. "Mais, franchement, nous ne pouvons attendre jusque là", a reconnu M. Zoellick.
La Banque mondiale (BM) va octroyer 10 millions de dollars au pays et y envoyer des experts pour aider les autorités à répondre à la crise. M. Zoellick a indiqué que le programme alimentaire mondial (PAM) avait déjà reçu plus de la moitié des 500 millions de dollars qu'il a demandés à la communauté internationale avant le 1er mai. Mais "ce n'est pas assez". "Il demeure urgent que les gouvernements interviennent", a-t-il souligné.
Présent dans 78 pays où il nourrit 73 millions de personnes, le PAM est l'agence humanitaire la plus importante au monde et joue un rôle essentiel concernant la sécurité alimentaire. L'Agence a fourni en aide alimentaire près de 88 millions personnes dans 78 pays dans le monde en 2006.
La Banque mondiale pour sa part prévoit de presque doubler ses prêts agricoles en Afrique en les portant à 800 millions de dollars. L'organisation estime que la hausse des prix du blé a atteint 181% en trois ans et celle des prix alimentaires 83% sur la même période.
Ces derniers mois, la flambée alimentaire a entraîné des manifestations violentes en Egypte, au Cameroun, en Côté d'Ivoire, en Mauritanie, en Ethiopie, à Madagascar, aux Philippines, en Indonésie... En Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, le Premier ministre a été destitué samedi après plus d'une semaine d'émeutes provoquées par la flambée des prix de l'essence et des produits alimentaires.
Voir aussi l'intervention de " Robert Zoellick, Président de la Banque Mondiale "
Source : http://fr.news.yahoo.com