Un chercheur tunisien va industrialiser une nouvelle technique de micro irrigation
- Création : 4 mars 2008
Il s'agit de nouvelles techniques dans la micro irrigation. Ces techniques ont pour noms : le diffuseur enterré, le flotteur drainant et la poche de pierre. Globalement, ces techniques permettent d'emmagasiner l'eau à l'intérieur du sol, de la protéger contre l'évaporation et toute autre forme de dilapidation, d'alimenter la nappe phréatique et les racines des végétations durant une période trois ans, voire même de quatre ans. |
Le chercheur spécialisé en géophysique, se propose d'industrialiser et de commercialiser sa propre invention avec la perspective d'optimiser la gestion des ressources en eau. Le diffuseur enterré dont l'auteur est titulaire du brevet, est un système d'irrigation économique. Il consiste à mettre en place une tuyauterie souterraine, voire d'un réseau de diffuseurs en plastique enfouis à 70 cm de profondeur.
Ce procédé qui s'apparente à la technique de la goutte à goutte, permet une gestion optimale de l'eau d'irrigation et en dissuade l'évaporation. Ce système peut-être connecté au réseau de distribution de l'eau ou autres plans d'eau (lacs collinaires, barrages). Il est destiné à l'irrigation des cultures maraîchères, des plantes ornementales et de l'arboriculture fruitière.
D'après les essais menés par le chercheur en laboratoire et sur le terrain, la conservation de l'eau d'irrigation durant la saison estivale par un système de tuyauterie souterraine est quatre fois supérieure à celle réalisée par l'irrigation selon la technique du goutte à goutte. Conséquence : la fréquence d'irrigation est ainsi réduite favorisant en même temps la maîtrise de son coût. Le diffuseur enterré constitue une des nombreuses techniques conçues par ce féru de la recherche, déterminé, à en faire le meilleur usage pour atteindre deux objectifs : atténuer les effets de la sécheresse qui sévit au sud du pays et maîtriser les pluies diluviennes qui ont pour désavantage de provoquer érosion et dégradation des terres fertiles.
C'est dans cette optique qu'il compte doter sa future entreprise d'un laboratoire de recherche pour « apprendre à déchiffrer les secrets de Dame Nature et à gérer ses caprices ». Deux autres techniques complémentaires au diffuseur enterré ont été mises au point par le chercheur. Ils répondent au même objectif de la rationalisation de l'utilisation des eaux d'irrigation. Il s'agit du flotteur drainant et de la poche en pierre. Le flotteur drainant est un appareil qu'on installe dans un bassin de flottaison au pied du barrage pour drainer l'eau à travers un système de tuyauterie.
Cet appareil peut aussi assurer le pompage et la distribution des eaux de réservoirs pour un usage agricole. La poche en pierre est une technique de stockage d'eau et d'irrigation souterraine, elle s'appuie sur la mise en place de trois à quatre rangées de pierres au fond d'un chenal entre les rangées d'arbres.
Au stade de la vulgarisation, dans plusieurs régions du centre et du sud tunisiens, la poche en pierre a montré son efficacité en matière de sécheresse successive. En effet, lors de la sécheresse de 2000 et 2001, des milliers d'arbres du sud du pays ont pu être sauvés grâce à cette technique.
Ces inventions sont le couronnement de 23 ans de carrières à l'Institut des régions arides (IRA) à Médenine. Depuis un an et demi, le chercheur, titulaire d'un doctorat d'Etat en géographie physique, bénéficie des avantages offerts aux chercheurs et créateurs leur permettant de bénéficier d'un congé payé pour se consacrer à la concrétisation de leur projet.
Ces innovations en micro irrigation lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale. La dernière distinction lui a été attribuée par la commission maghrébine chargée de la sécurité alimentaire, lors de sa réunion au mois de décembre 2007.
Source : www.investir-en-tunisie.net