Pour produire des fruits, un plant de tomates a besoin de lumière et de chaleur (il pousse à 18 °C en moyenne sur 24 heures). Quoique gâtés par la lumière dans le Sud de la France, nous devons, à certains moments de la croissance des plants, apporter de la chaleur, ce qui nécessite de consommer de l’énergie. Certes, au fil du temps, nous n’avons pas attendu que l’engagement dans la voie du développement durable soit dans tous les esprits pour substituer aux énergies fossiles des énergies renouvelables et s’équiper de cogénérations pour produire de l’électricité et donc participer à la réduction du coût énergétique sociétal. Mais à Parentis-en-Born, une étape importante est franchie. De quoi s’agit-il ?

Fiche d’identité ; La ferme de Parentis-en-Born
• Actionnaires : Bruno et Franck Vila, Toby Wright et Vincent Audoy, de jeunes Paysans de Rougeline, ingénieurs agronomes, déjà installés dans le Sud de la France
• Investissement : 7 M€ en 2009-2010 et 25 M€ d’ici 2013
• Accord avec Vermilion : concession attribuée jusqu’en 2031 (contrat liant les paysans et les exploitants pétroliers calqué sur cette durée, sur la fourniture d’eau chaude)
• CA 2010 prévisionnel : 2,7 M€ pour 45 emplois et à terme (2013), 120 emplois

Pour la première fois, en France, des fruits et légumes vont pousser en utilisant une source d’énergie “fatale”. Dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et de la rudologie, l’expression “énergie fatale” désigne la quantité d’énergie inéluctablement présente ou piégée dans certains processus ou produits, qui parfois - au moins pour partie - peut être récupérée et/ou valorisée. Une innovation technique : un process de chauffage géothermique À Parentis-en-Born, l’eau chaude et le gaz issus d’un gisement pétrolier, qui constituent une source d’énergie fatale, favorisent un grand projet de construction de serres qui produiront des tomates et de l’électricité (en partenariat avec EDF, grâce à un outil de cogénération). Jusqu’alors, personne n’avait pensé utiliser l’eau “rejetée” par les puits pétroliers pour chauffer des serres consacrées à la culture de fruits et de légumes. Concrètement, une eau chaude à 55 °C, issue du forage (débit de 360 m3 par heure), est captée pour alimenter un circuit de chauffage dans la serre. Conjointement, du gaz est également capté pour éventuellement, en complément, alimenter une cogénération capable de chauffer la serre et produire de l’électricité (qui est achetée par EDF).

À Parentis-en-Born, les Paysans de Rougeline signent le concept de serre écologique le plus abouti. Toutes les conditions sont réunies pour développer une production propre, durable et responsable : zéro déchet dans l’environnement, tout est recyclé !

• Les plants de tomates poussent sur des supports de cultures organiques recyclés ensuite en support de culture (matière organique pour l’épandage) ou en terreau de jardinage.
• La pollinisation des fleurs est réalisée à l’aide de bourdons.
• Zéro pesticide avec la pratique de la protection biologique intégrée (on utilise des insectes “amis” qui sont accueillis dans la serre pour lutter contre les ravageurs).
• L’eau d’arrosage enrichie de sels fertilisants (azote, potasse, phosphate, magnésie, calcium, oligo-éléments et fer), est administrée au goutte-à-goutte au pied de la plante pour éviter le gaspillage. L’eau d’arrosage excédentaire est recyclée pour être réutilisée en circuit fermé.
• La gestion climatique de la serre est assurée grâce à une observation permanente des plants, avec l’aide de l’outil informatique (un système récupère les prévisions météo pour adapter la température de chauffage et économiser ainsi l’énergie).
• La culture est totalement manuelle. Plantation, attachage, effeuillage, cueillette à maturité… toutes les opérations sont menées par des femmes et des hommes parfaitement formés.
• Un circuit court et une logistique à flux tendu pour arriver à J + 2 au maximum sur les étals du Bassin bordelais et de la Côte Atlantique.

“Notre but est de cultiver à Parentis-en-Born des tomates qui correspondent aux attentes des consommateurs en terme d’engagement citoyen, de goût, de plaisir, de bénéfice santé… Alors que très peu de paysans ne prennent aujourd’hui le risque, en France, de créer des serres de production de fruits et légumes, ce nouveau projet, parmi d’autres, prouve que les Paysans de Rougeline ont des convictions et l’audace de croire que demain les consommateurs exigeront des fruits et légumes “locaux”, issus de productions responsables et parfaitement respectueuses de la nature, produites par des femmes et des hommes fiers de leur métier.”

Pus d'infos : www.rougeline.com

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