Michel Barnier, Ministre Français de l'Agriculture et de la Pêche
- Création : 20 juillet 2008
Michel Barnier a réaffirmé mercredi que la France avait était pour un ' accord équilibré ' à l'Organisation mondiale du commerce, en s'interrogeant sur le rôle de l'OMC dans le domaine agricole.
" Il fallait un accord équilibré ", a dit M. Barnier sur RTL au lendemain de l'échec des négociations de Genève. Il a critiqué le refus des grands pays émergents de faire, selon lui, les " efforts " nécessaires.
" L'Union européenne a fait de très grands efforts. Nous étions prêts à diminuer les droits aux produits qui rentrent en Europe de 54%, à supprimer nos soutiens aux exportations à condition que les autres fassent la même chose ", a souligné le ministre.
" La clé, c'est la réciprocité non pas à l'égard des pays les plus pauvres (...) mais des pays émergents ", a-t-il ajouté, estimant que " cet accord, au point où il était hier (mardi, ndlr), n'était pas réellement global et réciproque ".
Nicolas Sarkozy " a suivi cette négociation depuis le début non pas pour freiner ou empêcher, mais seulement pour demander un équilibre ", selon M. Barnier, interrogé sur les critiques émises par le président français à l'égard du Commissaire européen Peter Mandelson.
M. Barnier s'est aussi demandé si l'OMC était la meilleure enceinte pour discuter des questions agricoles.
" Est-ce que l'agriculture et l'alimentation, c'est seulement à l'OMC qu'il faut en discuter ? Est-ce qu'il n y a pas d'autres enceintes où on peut discuter de ce lien entre agriculture et alimentation pour le développement, contre la faim et pour la reconstruction des pays agricoles les plus pauvres ? ", s'est-il interrogé.
Le ministre a estimé que " les pays les plus pauvres ont progressivement été oubliés ".
La nouvelle donne est que " de grands pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil sont capables de tenir tête aux Etas-Unis et à l'Europe ", a encore souligné M. Barnier.
S'exprimant sur une possible reprise des négociations dans le futur, la secrétaire d'Etat française au Commerce Anne-Marie Idrac a de son côté souligné qu'il faudrait " tenir compte de l'absence de consensus " au sein des Etats de l'Union européenne sur les négociations à l'OMC " dans les étapes qui viendront ".
Source : www.agrisalon.com