Dominique CHARDON - Pdt Sopexa
- Création : 3 avril 2006
Nous avons compris que nous possédions en France une richesse immatérielle : une relation très spécifique à notre alimentation, un véritable système. Or pour exister, il a besoin d'interactions avec d'autres, qui bénéficieraient à leur tour de ses apports. La Thailande étant très différente de la France, cela vaut la peine de réfléchir à l'intérêt d'une mise en perspective de nos « acquis »...
Chaque pays a ses signes distinctifs, issus d'une tradition alimentaire, qui servent de repères tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de ses frontières. J‘en veux pour preuve que pour manifester un désaccord avec un pays, c'est bien souvent à l'égard d'un de ses emblèmes alimentaires que s'exerce la mise à l'écart, quand ce n'est pas tout simplement un boycott !
La culture alimentaire est donc bien un attribut identitaire des peuples. Au même titre que la langue, elle est élément de distinction, d'identification, de communication et d'échange.
Elle est élément de diversité, de biodiversité humaine, et à ce titre, doit être respectée....
Je suis convaincu que l'UNESCO va, dans un proche avenir, arriver à trouver un accord sur ce point, et que la FAO la soutiendra. Au fond la culture alimentaire, fondée sur les terroirs, est aussi en retour une garantie de la survie des terroirs et des hommes. Il ne suffit pas d'avoir accès au marché des denrées alimentaires. Loin d'être un luxe, un raffinement intellectuel superflu, la culture alimentaire est un système complet qui aide à tirer le meilleur parti des ressources locales, et ce dans une dynamique durable."