N°107⎟Avril - Juin 2018⎟Matières premières, un marché volatil en croissance // Des marchés volatils
- Création : 7 avril 2018
Malgré leur volatilité sur les marchés mondiaux, les matières premières agricoles comme le café, le cacao, le sucre et autres, attirent et séduisent toujours autant les investisseurs. Une séduction que justifie la place particulière que ces denrées occupent dans l’économie mondiale.
Renouvelables, ces produits sont tout de même sujets à la spéculation car, au fil des années, les capacités de production faiblissent et la demande mondiale explose. Une demande induite par toutes les transformations que ces matières subissent afin d’en faire des produits finis ou manufacturés. Il faut croire que ce ne sont pas les agriculteurs qui gagnent le plus dans ces transactions car, ils les vendent à des prix déjà fixés selon les termes d’un contrat établi avant la récolte. Même si les prix connaissent souvent des fluctuations, les agriculteurs s’en tiennent au prix fixé. Car, il faut savoir que ces denrées se vendent sur des marchés spécifiques où leur prix est fixé selon la loi de l’offre de la demande. L’augmentation de la population mondiale et donc l’accroissement de la demande sur les produits alimentaires, l’exploitation intensive des sols qui n’est pas sans impact négatif sur leur fertilité, l’érosion des sols en raison de l’utilisation massive de produits chimiques et de pesticides, sont autant de problématiques qui pèsent sur la productivité des matières premières d’une manière générale.
Pour la fève de coco par exemple, l’on parle déjà du vieillissement des hommes qui y travaillent ainsi que des vergers, de la baisse de fertilité des terres, ce qui ne manque pas de renforcer la concurrence avec d’autres cultures plus attractives. La canne à sucre n’est pas en reste. Son maintien dépend grandement du maintien de millions de petits agriculteurs dans les pays producteurs, de l’équilibre économique des sucreries et de la régulation internationale des marchés. En effet, si la demande est en croissance, elle est en partie induite par les usages énergétiques et surtout l’éthanol, utilisé au Brésil comme carburant pour certaines voitures. La transformation de ces matières premières, assurée par l’Europe et les Etats-Unis, est sujet à dilemme entre des voix qui disent que les pays producteurs comme l’Afrique, devraient transformer leurs matières premières et d’autres voix qui s’opposent en arguant que la transformation n’est pas créatrice d’emplois. Donc, elle n’est pas nécessaire. Entre ces deux sons de cloche, les matières premières continuent d’être recherchées par les investisseurs qui ont compris qu’autour d’elles, une multitude de métiers, font tourner les économies de par le monde.
E. Cherif