Les consommateurs européens mieux informés de l'origine des viandes à partir de début Avril
- Création : 2 avril 2015
Les Européens seront mieux informés à partir de mercredi sur l'origine des volailles et ovins-caprins dont ils achètent la viande préemballée, un progrès jugé toutefois insuffisant par les élus européens et les associations de consommateurs.
Adoptées en décembre 2013, les nouvelles règles qui entrent en vigueur dans l'UE au 1er avril étendent une traçabilité qui n'était jusque là imposée qu'à la viande bovine.
Mais contrairement au boeuf, un animal à durée de vie plus longue, le nouvel étiquetage pour ces viandes ne portera que sur les lieux d'élevage et d'abattage. L'obligation de mentionner le lieu de naissance a été rejetée comme trop coûteuse et ardue à mettre en oeuvre.
La mesure concerne les viandes fraiches comme congelées, ainsi que celles importées de pays tiers. Comme pour la viande bovine, elle ne porte pas sur les produits transformés, saucisses ou hachis, la Commission européenne ayant écarté cette option en invoquant son coût et sa complexité.
Cette limitation, critiquée par la France, alimente aussi la grogne parmi élus et consommateurs européens, qui invoquent la nécessité de rétablir la confiance après le retentissant scandale des lasagnes à la viande de cheval.
L'entrée en vigueur des nouvelles règles constitue une "avancée", mais "il n'y a aucune raison que le plus de traçabilité ne s'applique pas à la viande transformée", a relevé pour l'AFP Pauline Constant, du Bureau européen des consommateurs (Beuc).
Le Parlement européen a pour sa part adopté en février une résolution appelant l'exécutif bruxellois à avancer sur cette réforme, combattue par l'industrie agroalimentaire.
Le principe du nouvel étiquetage des cochons, couvées, moutons et chèvres avait été convenu dès 2011, mais les États membres ont peiné à le finaliser.
Sur le porc en particulier, l'Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark étaient réticents à que soit mis en lumière leur recours à l'abattage à bas prix dans des pays voisins.
Pour les viandes d'animaux sédentaires, nés, élevés et abattus dans le même pays, un label national supplémentaire est possible sur une base volontaire. Les États membres peuvent aussi choisir d'étendre le nouvel étiquetage aux étals de bouchers.
Pour les animaux voyageurs, est retenu comme pays d'élevage celui où l'animal a passé "une part substantielle de sa vie". Les animaux soumis à des va et vient permanents, seront eux signalés comme "élevés dans divers pays" de l'UE ou tiers.
Autosuffisante et exportatrice en viande, l'UE en produit annuellement quelque 23 millions de tonnes pour le porc, 13,4 millions de tonnes pour le poulet, et 900.000 tonnes pour les ovins et caprins.
Plus d'infos: www.revenuagricole.fr