UFC que choisir prône l'étiquetage nutritionnel en couleur

  • Création : 26 février 2015

Le « petit salé aux lentilles » de Fleury Michon avec une étiquette verte, ou quand les céréales de petit-déjeuner, qui jouent sur les codes minceur, comme Special K de Kellogs ou Fitness de Nestlé sont en orange. Un exemple tiré de l’étude présentée par UFC-Que Choisir, mardi 24 février, pour prouver l’intérêt d’un étiquetage nutritionnel simplifié. Ce « modèle coloriel » est, selon l’association de défense des consommateurs, « un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire »

S’inspirant du modèle britannique à trois couleurs, dit traffic lights, faisant référence au feu tricolore de circulation, l’idée est de proposer en France un système de codes couleur pour donner des repères nutritionnels faciles à comprendre par le consommateur.

Un étiquetage qui ne s’appliquerait qu’aux aliments industriels

Le projet est défendu par le professeur Serge Hercberg, qui l’avait présenté il y a quasiment un an, dans le cadre de la Stratégie nationale de santé. Il définit une échelle de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge) établie en prenant en compte quatre paramètres : l’apport calorique pour 100 g, la teneur en sucres, en graisses saturées et en sel. Un étiquetage qui ne s’appliquerait qu’aux aliments industriels et non aux produits bruts, comme le fromage à la coupe ou l’huile, par exemple.

Pour vérifier l’efficacité du dispositif, UFC-Que Choisir l’a appliqué à 300 produits alimentaires commercialisés en grande distribution et couvrant les moments de consommation, petit-déjeuner, déjeuner/dîner et goûter. Il en ressort une bonne répartition des aliments sur l’ensemble des couleurs. En effet, aux deux extrêmes, 19 % ressortent en rouge quand 16 % sont en vert. Les plus nombreux (27 %) sont les jaunes, suivis des orange (20 %), puis des rose (17 %). Cet outil permet donc bien de différencier les produits.

Une distinction s’opère à l’intérieur d’une même famillle d’aliments

Qui plus est, cette distinction s’opère à l’intérieur d’une même famillle d’aliments. Ainsi dans les plats préparés, dont près de la moitié reçoivent une pastille verte à l’instar du couscous ou du cassoulet, les friands à la viande sont en rouge. Dans les produits laitiers, les trois-quart sont en jaune, mais Perle de lait de Yoplait et Fjord de Danone, enrichis en crème, sont en orange. Les compotes à boire sont à 80 % dans le vert, mais les Na ! Stick framboise, enrichis en sucre, sont en orange.

La gamme des céréales du petit-déjeuner est aussi très large, allant du vert au rose. Les flocons d’avoine affichent le meilleur profil nutritionnel, suivi des flocons de maïs, mais Chocapic de Nestlé est en orange, et Trésor de Kellogs passe au rouge, à cause de la combinaison de sucre et de gras. Sans surprise, les gâteaux sont majoritairement dans le rouge.

Contre-balancer le marketing

UFC-Que Choisir estime que ces étiquettes de couleur peuvent contre-balancer le marketing des industriels qui n’hésitent pas à user d’allégations nutritionnelles. Ainsi le croque-monsieur d’Auchan, malgré sa réduction de 25 % de sel affichée, reçoit une étiquette orange du fait de sa teneur en graisses saturées et en sel encore élevée. Les chips Vico la légère avec leurs 30 % de matières grasses en moins sont notés comme les chips standards de chez Lay’s de par le taux de sel.

L’UFC-Que Choisir demande donc que ce système d’étiquetage simplifié soit officialisé dans le cadre du projet de loi de santé présentée par la ministre Marisol Touraine, qui n’est pas encore arrivé au Parlement. Aujourd’hui, l’article 5 fait référence à un étiquetage nutritionnel simplifié, mais le modèle coloriel n’est pas explicitement cité. Or, il fait l’objet d’un tir de barrage nourri de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA).

De son côté, Carrefour avait dévoilé en septembre 2014 son propre étiquetage nutritionnel avec des pictogrammes de couleur, liés, cette fois, à des fréquences de consommation. UFC-Que Choisir avait dénoncé le risque de confusion pour le consommateur si chacun créait son propre système. Pour l’heure, Carrefour a reporté sa mise en application.

plus d'infos:www.lemonde.fr

Articles Populaires

LE SIMA SE REINVENTE !...
  • Création : 12 septembre 2019
On the road to IPACK-IMA 2021 : feu sur...
  • Création : 15 décembre 2019

Articles Pour vous

Marché des équipements industriels,...
  • Création : 12 septembre 2017
Les prix du sucre en baisse sur le...
  • Création : 9 janvier 2020
Le groupe français BIH, nouvel...
  • Création : 20 janvier 2020