Les distributeurs désunis face à la filière du lait
- Création : 22 avril 2013
Le petit théâtre des relations industrie-commerce poursuit les représentations de sa pièce sur le prix du lait. Alors que, depuis début mars, la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) réclame une hausse des tarifs de 30 euros pour 1.000 litres, soit 3 centimes par litre, pour couvrir l'augmentation des charges des éleveurs, notamment liées à l'alimentation animale (céréales, etc.).
Le Premier ministre est monté, jeudi, sur l'estrade pour demander une revalorisation d'au moins 2,5 centimes par litre.Une hausse qui porterait sur l'ensemble des produits laitiers, bruts ou transformés, et s'appliquerait au moins pour trois mois. Un compromis que Francis Amand, le médiateur nommé pour trouver un accord entre tous les acteurs, juge tenable. L'Etat ayant de son côté promis une aide de 20 millions d'euros.
A chaque acte du conflit, la filière agroalimentaire - la FNSEA, Coop de France, l'Ania et l'Ilec - a fait bloc, quand bien même les transformateurs et les industriels sont les vrais clients des producteurs de lait.
Il faut dire qu'en toile de fond de ce drame se cache une autre intrigue : la possible révision de la Loi de modernisation de l'économie (LME) et de la liberté de négociation tarifaire qu'elle accorde aux distributeurs dans le cadre du projet Hamon sur la consommation, qui sera présenté le 2 mai au Conseil des ministres. Côté jardin, les industriels souhaitent cette révision pour faire passer les hausses de prix qu'ils estiment nécessaires en raison de la hausse des matières premières. Côté cour, le choeur des distributeurs est contre, guerre des prix oblige. Mais il fait, lui, entendre des voix dissonantes. La FCD, qui réunit Carrefour, Casino, Auchan et Cora, a proposé une hausse de 2 centimes pendant trois mois.
les distributeurs sont désunis. Auchan, pourtant membre de la FCD, a accepté les 3 centimes par litre (0,5 pour les produits transformés), sans répercussion au consommateur. L'indépendant Système U appuie le gouvernement. Enfin, vendredi, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a assuré que les contacts qu'il a eus « en particulier avec Michel-Edouard Leclerc » lui laissaient penser que la grande distribution était globalement « d'accord ». Le médiateur a rendez-vous avec les enseignes cette semaine pour faire le point sur les différentes positions.
plus d'infos: http://www.lesechos.fr