Les commerçants dénoncent sa contrefaçon : Le café mélangé au sucre brûlé peut donner le cancer !
- Création : 31 mars 2013
L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appelé, hier à Alger, les pouvoirs publics à mettre de l'ordre dans la commercialisation du café.
Cet aliment vendu dans les commerces est mélangé à d'autres matières, dont le sucre brûlé, qui est une substance cancérigène qui peut causer le cancer du sein chez la femme et s'attaquer au système nerveux des individus mâles. «Le sucre brûlé a été classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la catégorie des substances cancérigènes, il est produit sous une température de 120 degrés, contre plus de 200 degrés pour le café. L'agent cancérigène est une molécule dénommée l'acrylamide», explique Fouad Hamdani, patron de la société Africafe. «La poudre de pois chiche (connue chez nous sous le nom de mhamssa) est également mélangée au café depuis les temps les plus reculés, mais cette poudre n'est pas nocive, même si elle diminue la qualité et procure un mauvais goût», précise-t-on. Ce recours au mélange du café à des substances qui lui sont étrangères relève d'une pratique commerciale frauduleuse et nécessite qu'elle soit combattue, car il y va de la santé des Algériens.
Cette fraude sur le café répond au besoin, précise-t-on, de combler la perte de poids, estimée à 20%, de cet aliment lors de sa torréfaction. Il en ressort donc que nous consommons 80% de vrai café dans le verre qui nous est servi chaque jour. Les Algériens ont même pris goût, et ce, depuis longtemps, à ce café hybride.
Cela ne s'arrête pas là. 90% du café importé est de type robusta, soit de qualité inférieure. Il coûte, explique-t-on, moins cher sur le marché mondial. Pour cette raison, les importateurs le préfèrent à l'arabica, dont nous consommons uniquement 5 à 10%. La responsabilité n'incombe pas seulement à l'importateur, mais également au torréfacteur. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, a plaidé pour l'imposition de la facturation à tous les niveaux de la chaîne, et pas seulement au commerçant de détail. «Il faut imposer la facture, à commencer par l'importateur jusqu'au détaillant en passant par le producteur ; il ne faut pas l'exiger seulement au détaillant et ne pas demander des comptes aux importateurs», a-t-il préconisé.
L'Algérie importe entre 110 000 et 120 000 tonnes de café par an, essentiellement du Vietnam, de l'Indonésie, de la Côte d'Ivoire et du Brésil. Selon M. Boulenouar, la facture annuelle de l'importation de café est estimée entre 180 et 200 millions de dollars (presque le double de la facture annuelle de thé, qui est estimée à 100 millions de dollars environ).
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