La tomate marocaine a, encore une fois, du mal à se faire une place sur les marchés européens, alors que démarre la campagne d’exportation. Les prix à l’export du produit sont très bas. Au 25 octobre, ces derniers se situaient d’une manière globale, selon les professionnels, entre 0,4 et 0,6 euro/kg exporté.

La cause de cette situation, la présence d’autres origines sur la place européenne. En effet, les producteurs doivent faire face, depuis le début de la période d’expédition, à la concurrence espagnole, turque, belge et hollandaise ainsi que française et polonaise. Une concurrence favorisée par le beau temps qui persiste encore en cette fin d’octobre. La production européenne arrive toutefois en fin de récolte. Aussi, cette offre est de qualité inférieure, ce qui a pour effet de tirer vers le bas le marché.

Selon les chiffres communiqués par l’EACCE (Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations), la situation cumulée au 25 octobre montre que plus de 17.000 tonnes de tomates ont déjà été expédiées sur l’Europe au départ du Maroc contre 26.358 tonnes à l’issue de la même période lors de la campagne précédente, soit 33% de moins que l’an dernier. A noter, par ailleurs, que la région du Souss a contribué aux expéditions avec un volume de plus de 15.745 tonnes de tomates contre 25.182 tonnes à la même période de l’an dernier.

Pour l’heure, ce sont environ 1.000 tonnes qui sont exportées par jour, même si la demande n’est pas très importante sur les marchés extérieurs. L’offre marocaine reste paradoxalement conséquente en raison du climat chaud qui marque actuellement les zones de production et a pour effet d’accélérer la maturité du fruit.
Les très fortes chaleurs qu’a connues également le Souss cet été ont de même engendré des retards dans les dates de plantation. Cela a causé aussi l’avortement de plants d’où un manque de production début octobre avec pour effet une flambée des prix sur le marché local. Mais aujourd’hui le cours du produit est au plus bas également sur cette place. Mercredi dernier, le cageot de tomates de 30 kg se vendait à 40 DH. « Le producteur ne rentre pas dans ses frais puisque le coût de revient du kg de tomates est de 2,50 DH », indique un agriculteur, membre de l’Apefel (Association des producteurs exportateurs des fruits et légumes). Selon lui, les cours bas du produit sur les marchés extérieurs se maintiendront jusqu’au 15 novembre, en raison de la présence de la concurrence européenne favorisée par le climat chaud. Aussi, les producteurs restent inquiets. Ils le sont d’autant plus que les coûts de production ont augmenté avec la menace du parasite Tuta absoluta

Mais, pour l’heure, rassure-t-on, l’insecte n’a pas de gros effets sur les plantations de tomates sous serre. Il n’en reste pas moins que 20 ha de tomates sous serre ont été arrachés dans le Souss.

Source : www.leconomiste.com