L'huile d'olive flambe
- Création : 12 janvier 2009
Le prix de l’huile d’olive ne cesse de grimper. Ce produit du terroir, incontournable dans la cuisine méditerranéenne, connaît depuis quelques temps un vif succès auprès des consommateurs du monde entier. Conséquence, ses prix atteignent aujourd’hui des sommets vertigineux, notamment au Maroc. Le litre d’huile d’olive, vendu habituellement autour de 30 DH, est commercialisé aujourd’hui entre 40 et 50 DH. Des niveaux de prix que les consommateurs arrivent difficilement à suivre.
Par ailleurs, les professionnels prédisent une campagne moyenne pour 2009, voire médiocre pour certains. Les conditions climatiques y sont pour beaucoup. En effet, la récolte oléicole oscillera entre 70.000 à 75.000 tonnes. Certains professionnels tablent sur moins. La cueillette est ralentie par des terrains boueux. D’autant plus que la majorité des agriculteurs ne sont pas équipés pour travailler par temps pluvieux, dans certaines oliveraies. Résultat, les fruits pourrissent sur les oliviers. Ce qui réduit considérablement les volumes à récolter. Pourtant, les services du ministère de l’Agriculture sont optimistes et estiment la production entre 80.000-85.000 tonnes, soit quasiment le même niveau qu’en 2008.
Quoi qu’il en soit, à en croire des professionnels, aucune baisse n’est envisagée pour les prix de l’huile. «Au contraire, une hausse ne serait pas exclue», affirme Abdelhaq Lahmam Bennani, directeur de la Ficopam. Déjà au début de la campagne oléicole, le marché était en pleine effervescence caractérisée par une forte demande de l’olive de table. Du coup, la production destinée à la trituration s’est vendue autour de 6,20 à 6,30 DH avec des pics de 7 à 8 DH pour les variétés les plus prisées. Ce qui se répercute directement sur le prix du litre d’huile d’olive. Ce que confirme Nouredine Ouazzani, directeur de l’Agropôle de Meknès et secrétaire général de l’Udom (Union pour le développement de l’olivier de Meknès). D’ailleurs, ajoute-t-il, face à ce renchérissement de la matière première, de gros industriels ont décidé de ne pas faire de trituration cette année. Seules les unités traditionnelles, les mâarsas, tournent en ce moment. Enfin, l’on s’attend aussi à une baisse des exportations. Mais pour l’heure, il est difficile d’en évaluer la dimension. Une chose est sûre, la filière oléicole souffre de la concurrence développée par les exportations clandestines d’olives fraîches. L’an dernier, celles-ci ont dépassé les 3.000 tonnes expédiées essentiellement vers l’Algérie.
Source : www.leconomiste.com