Le blé : Les prix s'envolent dans le monde
- Création : 30 août 2007
Le boisseau de blé (environ 27 kilos) pour livraison en septembre a terminé sur le marché des matières premières de Chicago à 7,2575 dollars, marquant son troisième record de clôture consécutif. Les derniers pics historiques du blé, pour un contrat à échéance rapprochée, remontaient à mai 1996 et auparavant à 1973. La récente crise financière liée aux difficultés de l'immobilier américain a plombé la plupart des matières premières, car les investisseurs cherchaient à récupérer des liquidités et se hâtaient de vendre.
Mais le blé, céréale alimentaire de premier ordre, n'a quasiment pas cessé de grimper, coincé entre une demande vivace et une offre réduite.
De nombreux pays producteurs ont été frappés par des perturbations climatiques, qui ont mis en péril les récoltes. «Une production moindre est attendue en Europe, à cause des fortes précipitations, voire des inondations, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne», énumère Bill Nelson, analyste d'AG Edwards.
L'excès de pluie à la fin du cycle de culture a retardé les récoltes et a réduit la qualité du blé, menacé de pourrir sur pied. « Aux Etats-Unis, la situation a été similaire fin juin et en juillet en Oklahoma et au Texas », poursuit Nelson. A l'inverse, les cultures de Russie, et surtout d'Ukraine, ont souffert de la sécheresse. Ce qui s'annonce être aussi le cas pour le Canada, qui s'attend à une production de près de 20% inférieure par rapport à 2006. Pour la récolte mondiale, le Conseil international des céréales a abaissé de 7 millions de tonnes ses attentes, à 607 millions de tonnes. « Les seules exceptions sont la Chine et l'Inde, qui ont eu des récoltes plus importantes cette année, mais comme elles avaient eu des problèmes de production l'année dernière, elles continuent d'importer», souligne Nelson.
En juin, le prix du pain a grimpé de 8,6% aux Etats-Unis. En France, le prix de la baguette devrait aussi augmenter en septembre.
Le répit sur le marché du blé pourrait venir de l'hémisphère sud. Mais tandis que la graine est en pleine croissance, la sécheresse frappe les zones de culture d'Australie et d'Argentine.