La culture d'olives en Palestine
- Création : 6 décembre 2006
Depuis, les forces d'occupation israéliennes interdisent les exportations vers Israël, entraînant sur les territoires palestiniens une saturation des stocks et en conséquence une chute des cours de l'ordre de 50 %. Les murs par l'annexion de territoires à l'intérieur de la ligne verte séparent les villages et les villes palestiniens, fragmentent la géographie en enclaves isolées et empêchent, au-delà des conséquences humaines désastreuses, les échanges commerciaux. De leur côté, les check-points, ainsi que les couloirs routiers exclusivement réservés aux colonies israéliennes ralentissent, voire immobilisent la circulation des denrées jusqu'à rendre presque impossible leur mise en marché. Il s'ensuit l'installation d'une situation de pauvreté, voire de misère, de plus en plus grande.
LA MONTEE DE LA MISERE
« La pauvreté augmente avec les limites imposées à notre liberté par l'occupant. Israël a la mainmise sur nos marchés, sur l'eau. Le mur finit de détruire la colonne vertébrale de notre économie. Avant l'occupation israélienne, nous étions un peuple d'agriculteurs. La colonisation nous a rendus dépendants en nous forçant à vendre notre force de travail en Israël. Aujourd'hui, le mur nous empêche d'y travailler. 60 % de notre population se retrouve sans revenus. Nous sommes redevenus des agriculteurs, sans moyens, sans terre, sans marché. Israël a fait de nous un peuple de nécessiteux pour que nous n'ayons plus d'autre choix que de partir. C'est ce que j'appelle le “transfert” de son plein gré. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus circuler. Si nous pouvions nous déplacer, nous pourrions travailler. C'est la première condition pour la paix. » Taisir Arashi, maire de Qaffin.
Les sites des coopératives oléicoles en Cisjordanie (à gauche) - (à droite) À Bil'in, les oliviers coupés pour l'extension des colonies et l'implantation du mur.
L'OLIVIER
Un arbre sacré au coeur de la vie et de la société palestinienne
Il s'étend sur sur les collines de Cisjordanie, principalement dans les régions de Tulkarem, Naplouse et Jénine. Domine dans les vergers la variété Nabali que de nombreuses personnes localement appellent Romani lorsqu'elles font référence aux arbres de grande taille qui sont aussi les plus anciens. De nombreux archéologues ou historiens attestent de leur côté que la présence de l'olivier dans cette région, mais aussi en Galilée et sur la rive gauche du Jourdain pourrait avoir plus de 6 000 ans.
Olivier millénaire à Attil
L'HUILE D'OLIVE, UN ENJEU DE L'ECONOMIE PALESTINIENNE
42 %du peuple palestinien vit dans le monde rural, d'où l'importance de créer des sources d'emploi. L'huile d'olive est un des principaux produits agricoles d'exportation. Elle constitue à elle seule, 17 % du PIB agricole et représente une très importante source de revenus pour 70 560 familles (25 % de la population). En 2002, l'aire totale de la production représentait plus de 88 200 hectares d'oliveraies, soit 46 % de la surface agricole et 80 % de la surface totale des plantations d'arbres fruitiers. La production d'huile d'olive les meilleures années atteint 20 000 tonnes, soit 4 fois la production française, mais à peine 0,8 % de la production mondiale et bien souvent moins. La moyenne annuelle de consommation d'huile d'olive, en Cisjordanie et à Gaza, est d'environ 8 à 9 000 tonnes. L'olivier reste un atout incontournable pour une stratégie de développement et de souveraineté alimentaire.