Le tonnage exporté de cette variété, qui représente près de 40% du total des exportations, a atteint à peine 178.000 tonnes contre 235.000 lors de la campagne précédente. Ce qui va influencer négativement sur le volume global des exportations: 600.000 tonnes. L'Aspam (l'Association des producteurs d'agrumes au Maroc) avait déjà tiré la sonnette d'alarme au mois de juillet dernier. Visiblement, les difficultés se confirment.

Les producteurs d'agrumes sont convaincus de l'essoufflement des exportations nationales qui stagnent depuis cinq ans autour des 450.000 tonnes très loin des performances réalisées au début des années 70 dépassant les 700.000 tonnes. Ahmed Derrab, secrétaire général de l'ASPAM, est convaincu «de revoir la stratégie du secteur afin de permettre d'adapter son offre aux nouveaux besoins d'un marché fortement concurrencé».

La contre-performance de la variété Maroc-late à l'exportation est attribuée particulièrement à la mauvaise qualité de la production localisée au niveau de la taille et la coloration. Même la liquidation de  cette production dans le marché intérieur a posé de sérieux problèmes. Cela revient à la récolte abondante réalisée cette année en fruits rouges et autres fruits de l'été. La situation est aggravée davantage par la fermeture de l'usine de jus Frumat qui, normalement, absorbe une partie de la production rejetée du cycle de l'exportation.

Sur le marché externe, il faut noter que la concurrence est devenue très rude suite à l'émergence de nouveaux concurrents avec l'Egypte en tête. «Dans ce pays, les charges sont réduites de près de 30% par rapport à celles qui sont supportées par les producteurs marocains» explique Derrab. «En Egypte, la main-d'œuvre est à bon marché, ainsi qu'un coût d'énergie accessible et un taux de change favorable suite à une dévaluation de la monnaie de ce pays», ajoute-t-il. Conscient de l'importance des défis à relever pour assurer la pérennité et le développement de ce secteur, l'Aspam a décidé de se pencher sur le problème à partir du mois de septembre prochain. Premier travail à faire: procéder à un recensement du verger à travers tout le pays. Pour Derrab, ce diagnostic de l'état des lieux va permettre à l'association d'élaborer un nouveau plan agrumicole 2006-2015 qui aura comme objectif l'exportation de 850.000 tonnes. Les amis de Derrab comptent beaucoup sur le soutien de l'Etat à différents plans (financier, fiscal, administratif...) pour faire aboutir ce programme. Les actions de ce dernier seront axées sur l'amélioration de la compétitivité des agrumes marocains à l'étranger que ce soit sur le plan de la qualité ou celui du prix. Ce travail va permettre certainement de tirer profit des opportunités que représente actuellement le marché américain après l'accord de libre- échange conclu avec ce pays. Les exportations du Maroc en agrumes vers les Etas-Unis ne dépassent pas 15.000  tonnes.

Source : L'économiste