Vers une subvention plus conséquente de la farine et des intrants
- Création : 16 juin 2013
«Le prix du pain ne subira pas d'augmentation.» Le propos n'est pas une «redite» du ministre du Commerce mais du président de la Fédération nationale des boulangers, activant sous la chapelle de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).
Maâmar Hantour, qui prenait part, hier le 15 juin, à une conférence sur les intoxications alimentaires, tenue au centre culturel de Belouizdad par l'Association de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement de la wilaya d'Alger, a rejoint Mustapha Benbada dans sa certitude quant à la stabilité du prix de la baguette de pain.
«Le prix du pain ne subira aucune augmentation», dira-t-il, nourrissant d'énormes espoirs quant aux résultats de la commission mixte chargée de l'évaluation du prix réel du pain, composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l'Agriculture, de la Fédération nationale des boulangers (FNB), de l'Office algérien des professionnels des céréales et du groupe industriel Riad, qui aura à rendre ses conclusions ce mercredi.
Une commission que le président de la Fédération nationale des boulangers n'a de cesse de qualifier d'«inutile» du fait qu'elle est «composée de membres qui n'ont rien à voir avec le métier de boulanger». Il en voudra pour preuve les conclusions différentes des quatre groupes de travail dépêchés à travers le pays.
«Les prix arrêtés ne sont pas identiques, et la différence est de taille puisque les tarifs oscillent entre 8,90 et 10,50 DA, loin du résultat auquel a abouti une autre enquête menée par notre organisation et transmise au ministère du Commerce», dira-t-il. Un résultat qui fait ressortir, selon Hantour, «le prix de revient d'une baguette à 11,72 DA».
Pour Hantour, il est question, comme revendiqué par ses pairs à travers le pays, d'une subvention beaucoup plus substantielle de la farine et des autres produits entrant dans la fabrication du pain, comme la levure. Car, selon notre interlocuteur, il n'y aura «pas d'autre issue si les pouvoirs publics tiennent à maintenir les tarifs actuels».
Sur un autre plan, Hantour tiendra à «répliquer» à Tahar Boulanouar, le secrétaire général de l'UGCAA, qui dénoncera dans son intervention le fait que pas moins de 5 millions de baguettes sont exposées au soleil et à la poussière, mettant ainsi, les consommateurs en danger d'intoxications alimentaires, objet de cette rencontre de sensibilisation.
«Jamais le pain n'a été à l'origine d'un cas d'intoxication alimentaire », rétorquera-t-il sèchement, tenant à imputer le phénomène de vente du pain à même le trottoir aux marchands à la sauvette.
Et pour revenir au sujet de cette rencontre, qui revient tel un rituel à l'entame de chaque saison estivale, le secrétaire général de l'UGCAA situera la véritable lutte contre les intoxications alimentaires dans l'implacable guerre sans merci qui devrait être livrée au marché informel. Tant, arguera-t-il, «80% des produits périmés dont une grande proportion de produits alimentaires, transitent par ce circuit parallèle ».
Et aussi bien Boulanouar que le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement de la wilaya d'Alger et Hantour mettront en cause les collectivités locales puisque, diront-ils, «les bureaux d'hygiène des communes sont défaillants et ne jouent pas leur rôle».
Ceci en sus, bien entendu, du manque terrible de civisme aussi bien chez le commerçant que le consommateur, le premier se souciant peu des produits qu'il écoule et le second est peu ou pas du tout regardant sur ce qu'il achète.
Comme remède, qu'il considérera efficace car ayant fait ses preuves sous d'autres cieux, M. Ahmed Tchikou prodiguera des mesures pratiques aux uns et aux autres. Ainsi, il invitera les ménages à doter leurs équipements de réfrigération de thermomètres, d'acheter plus près de chez soi et de préférence mettre ses emplettes dans un couffin, et d'opter pour la surgélation.
«Le produit surgelé, dira-t-il, est plus frais que le frais, pour peu que l'on maîtrise le processus de décongélation». Boulenouar ne manquera de désigner du doigt la Sonelgaz dans ce phénomène des intoxications alimentaires à travers les récurrentes et intempestives coupures d'électricité et revendique une législation à même de situer la responsabilité des uns et des autres.
Ceci quoiqu'il reconnaîtra que des commerçants procèdent volontairement à des coupures d'électricité, notamment de nuit, par souci d'économie, oubliant les conséquences sur la qualité des produits et donc sur la santé du consommateur.
Plsu d'infos : www.lesoirdalgerie.com