Marché du blé : situation et perspectives pour l'Afrique du Nord
- Création : 7 septembre 2009
La production céréalière 2008/2009 s’avère favorable pour les pays de l’Afrique du Nord. Ces bons résultats sont notamment liés à des conditions climatiques propices à la production et aux efforts développés par les autorités nationales pour soutenir le développement agricole et les céréaliculteurs. Toutefois, quelles que soient leurs récoltes, l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie sont structurellement déficitaires sur le plan de la couverture céréalière. Ces quatre pays figurent ainsi, depuis de nombreuses années, dans la liste des principaux importateurs mondiaux de blé.
A ce titre, le rapport de prospective que vient de publier le FAPRI (Food and Agricultural Policy Research Institute), basé aux Etats-Unis, vient confirmer la forte dépendance des pays nord-africains envers le marché international de blé. Intitulé « FAPRI 2009 U.S. and World Agricultural Outlook », ce rapport consacre un chapitre important aux dynamiques du commerce céréalier, rappelant que ce sont essentiellement la croissance démographique et une consommation élevée qui tirent à la hausse les importations de blé en Afrique du Nord. Ainsi, les quatre pays de cette zone, qui importent environ 18,7 millions de tonnes de blé en 2008/2009, en achèteraient 25,6 millions à l’horizon 2018/2019 selon les perspectives établies par le FAPRI. Ces chiffres permettent de souligner que l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie, comptant pour 19% des importations mondiales de blé en 2008/2009, passeraient à une part d’environ 22% à la fin de la décennie 2010. L’Egypte, actuellement premier importateur mondial de blé, avec près de 7,8 millions de tonnes (soit 8% des achats mondiaux), atteindrait un volume d’importations de 10,3 millions de tonnes en 2018/2019. L’Algérie, troisième acheteur de la planète, avec 6% des importations mondiales (5,6 millions de tonnes), passerait dans dix ans à 6,8 millions de tonnes. Selon le scénario tendanciel, le Maroc et la Tunisie verraient également leurs importations augmenter pour atteindre respectivement 6,1 et 2,3 millions de tonnes de blé acheté en 2018/2019. En matière de production de blé, les niveaux devraient demeurer stables dans les dix ans à venir en ce qui concerne l’Algérie (autour de 2,5 millions de tonnes), l’Egypte (entre 8,3 et 8,9 millions de tonnes), et la Tunisie (1,2 million de tonne en moyenne), mais pourrait fléchir au Maroc (passant de 3,5 à 2,7 millions de tonnes entre 2008/2009 et 2018/2019). Sur le plan de la consommation de blé, les populations d’Afrique du Nord se situent très au-dessus de la moyenne mondiale, notamment les Tunisiens qui sont à 280 kilogrammes par habitant en 2008/2009. Et les chiffres de cette consommation sont annoncés à la hausse pour les années à venir.
Selon les projections du FAPRI, c’est surtout l’Argentine qui parviendrait à augmenter ses exportations de blé, se rapprochant davantage dans les années à venir des capacités d’exportations de blé des cinq grandes puissances céréalières mondiales (Etats-Unis, Russie, Union européenne, Canada et Australie). Ces dernières assurent actuellement 80% des exportations mondiales de blé.
Source : www.ciheam.org