Vins : la France va perdre sa place de premier producteur mondial d'ici 2015
- Création : 10 juillet 2008
La France va perdre sa place de premier producteur mondial de vin d'ici 2015 au profit de l'Espagne, sous l'effet d'un changement dans les modes de consommation et d'une érosion de la compétitivité des vins français, selon une étude du Credoc pour les Vignerons indépendants.
La production française serait reléguée à la deuxième place mondiale, derrière l'Espagne, passant de 52,8 millions d'hectolitres sur la période 2000-2004 à 43,9 millions en 2015, indique le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) dans son étude publiée mardi.
Elle diminuerait de 1,8% en moyenne par an sur la période, pour une part de marché mondiale qui tomberait de 19% à 15%.
Ce fléchissement s'explique à la fois par la morosité de la demande dans les pays où la consommation est traditionnellement forte et la faiblesse des exportations françaises.
La diminution des volumes de vins consommés en France, surtout sensible pour les rouges, est estimée à 2,6% par an entre 2000 et 2008 et 1,1% entre 2008 et 2015.
Cette baisse, déjà particulièrement sensible depuis quatre ans, est liée notamment à la montée des préoccupations de santé, une consommation plus occasionnelle des jeunes générations et des ouvriers et la concurrence des boissons non alcoolisés lors des repas.
De leur côté, les exportations vont pâtir d'une perte de parts de marché à la fois sur les marchés traditionnels (Europe de l'Ouest) et sur les marchés émergents (Royaume-Uni, Etats-Unis, Chine et Japon), les vins français devant faire face à la concurrence des nouveaux producteurs en Amérique et en Océanie.
Sur les 12 principaux marchés étrangers (81% des ventes françaises), les exportations en volume baisseraient de 1,1% en moyenne par an entre 2005 et 2015.
Les Vignerons indépendants représentent 35% des exploitations viticoles françaises, 53% du vignoble nationale et 49% de la production nationale.
Leur nombre devrait diminuer de 2,2% par an en moyenne entre 2000 et 2015 pour atteindre 27.791 vignerons indépendants, alors que leur production ne se réduira que de 0,6% par an en moyenne, du fait de la hausse de la taille moyenne des exploitations (17 hectares en 2015), est-il indiqué.
Source : www.agrisalon.com