Sucre : Le détail du contrat-programme
- Création : 19 juin 2008
· Objectif : 1,2 million de tonnes de sucre à l’horizon 2013.
· Encadrement et recherche & développement, principaux axes.
· 4,4 milliards de DH pour moderniser l’outil industriel.
C’est aujourd’hui mardi que la Fédération marocaine du sucre (Fimasucre) tient sa journée d’information sur le contrat-programme signé en avril dernier avec le gouvernement. L’événement intervient alors que la filière est en passe de réaliser une bonne campagne sucrières. La production attendue en plantes sucrière devrait se situer aux alentours de 3,5 millions de tonnes dont 2,7 millions de betterave à sucre et 740.000 tonnes de canne. Chiffres qui dépassent les prévisions arrêtées pour les exercices 2009 et 2010. C’est que des actions visant l’amélioration de la compétitivité de la filière ont déjà été bien entamées. D’emblée, le plan mis en place cible la garantie de la rentabilité des cultures sucrières à travers le renforcement de la recherche & développement, le sécurisation de l’eau d’irrigation, un meilleur encadrement des agriculteurs et des organisations professionnelles et la promotion des partenariats. L’objectif est de porter l’apport des cultures sucrières à hauteur de 55% de la consommation nationale. Ceci à l’horizon 2013. Pour l’heure la part du sucre issu des plantes est de l’ordre de 45%. Dans le détail, les objectifs ciblent aussi la sauvegarde des acquis de la filière sur le plan socioéconomique au double niveau de l’amont agricole et de l’outil industriel. La réduction des coûts pour l’Etat, le consommateur et les opérateurs, agriculteurs ou industriels soient-ils, figure également en tête des priorités. Le tout, sans oublier la poursuite des efforts de mise en conformité du cadre réglementaire marocain avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Sur ce chapitre, il s’agit de donner à l’opérateur principal une meilleure visibilité.
Selon Mohamed Fikrat, Pdg de Cosumar et président de Fimasucre, «il s’agit de mettre en place un dispositif de protection à la frontière en cohérence avec la situation actuelle de la filière et en adéquation avec les règles de l’OMC. Et, pour cause! L’enveloppe de l’investissement est colossale: pas moins de 4,4 milliards de DH, rien que pour l’outil industriel. Le plan Idmage coûterait un financement de 1,6 milliard, l’extension et la modernisation de la raffinerie de Casablanca ont absorbé 2 milliards de DH et la séparation des activités de traitement et de conditionnement dans la région des Doukkala a nécessité un financement voisin de 800 millions de DH.
Parallèlement, il faut accompagner l’amont agricole. Sur cinq volets essentiels. A commencer par l’amélioration de la gestion de l’eau d’irrigation. L’objectif est d’équiper 50.000 ha en micro-irrigation à l’horizon 2013. Dans ce cadre, Cosumar a conclu un partenariat avec le Crédit agricole du Maroc en vue de garantir les crédits contractés par les agriculteurs. Un deuxième axe est constitué par l’amélioration des techniques culturales, la conduite et la protection des végétaux. Le tout moyennant un encadrement de proximité et l’utilisation raisonnée d’intrants et semences à haut rendement.
Pour asseoir ces actions sur des bases pérennes, il est prévu de créer une structure de recherche & développement. Les deux derniers axes concernent l’instauration de la protection médicale des agriculteurs et la garantie des cultures sucrières contre les aléas climatiques. Et l’impact socioéconomique attendu tient à la création de 2 millions de journées de travail supplémentaires et l’amélioration des revenus des agriculteurs de 3.000 à 4.000 DH/ha et par an. Au niveau de la filière, il s’agit d’atteindre une production sucrière, à base de betterave et canne locales, de l’ordre de 1,2 million de tonnes à l’horizon 2013. Ce volume représenterait à cette échéance l’équivalent de 55% des besoins de la consommation. Pour y parvenir, il faut porter le rendement moyen de la betterave à 60 tonnes/ha et celui de la canne à 80.
Les partenaires
L’AMONT agricole est assuré par 80.000 familles de producteurs opérant sur 90.000 ha environ répartis sur cinq périmètres: Doukkala, Tadla, Gharb, Loukkos et Moulouya. L’activité génère par ailleurs 10 millions de journées de travail par an sans oublier les emplois indirects occasionnés par le transport, l’industrie d’emballage et les services. De son côté, l’opérateur sucrier compte 2.800 collaborateurs et dispose de 11 sites industriels. Pour le moment il assure une production de 1,1 million de tonnes de sucre dont 45% par la valorisation des plantes sucrières et 55% par le raffinage du sucre brut importé. L’objectif est de renverser ces données.
A.G.
Source : www.leconomiste.com