Elevage : Le secteur en mauvaise posture

  • Création : 30 mai 2008

L’élevage occupe une place prépondérante dans le secteur agropastoral au maroc. Il représente une grande part du produit intérieur brut (PIB) agricole qui se situe entre 30 et 40% et constitue une source de liquidité permanente facilement mobilisable pour la plupart des agriculteurs (surtout en élevage de petits ruminants).

Outre les produits destinés à la consommation familiale dans le monde rural, l’activité approvisionne, en matières premières (lait, viande, peaux laine), plusieurs secteurs agro-industriels et l’artisanat. Généralement extensif, l’élevage se pratique sur des parcours collectifs. Il présente des modalités régionales qui vont des grandes transhumances concernant des familles entières aux moments de moindre amplitude menés par un berger.

Ce patrimoine animal est évalué en avril 2007 à 2,8 millions de bovins soit 40% de race locale et 60% de race améliorée et race pur 16,9 millions d’ovins, 5 millions de caprins et près de 180000 têtes de camelins en plus du cheptel avicole, cunnicole, apicole et les équidés. Pour Mustapha Snoussi, éleveur et membre du bureau de l’association nationale des éleveurs de bovins, l’évolution du cheptel demeure dépendante des aléas climatiques et les éleveurs sont aujourd’hui confrontés aux effets de la sécheresse, à la rareté de l’eau et au manque de fourrages, de mais, de légumineuses et autres aliments de bétails. « Malgré les conditions difficiles, le cheptel se développent notamment celui du bovin. La lactation de la race locale des bovins et de 500 par an. Celle de la race alimentaire type croisé est de 1200 par an ; alors que celle de la race pure est de 3800 par an, sachant que les génisses généralement importées de la France (70%) donnent quelque 10000 par an dans leur milieu naturel d’origine. Cela vient du fait que les conditions de vie et l’alimentation sont meilleures dans les pays européens que chez nous », explique-t-il.

Le secteur approvisionne par ailleurs la grande distribution et le marché intérieur en différents produits (le lait, dérivées du lait, yaourts, viande….). Il contribue à la garantie de la  sécurité alimentaire du pays, et demeure un important facteur de développement rural. Il est aussi caractérisé par l’existence des ressources génétique offrant une grande diversité de races bien adaptées aux conditions du milieu et d’élevage ainsi que par une maîtrise de la situation sanitaire du cheptel, qui, malgré des épisodes de sécheresse, demeure satisfaisante.

Le pays a d’ailleurs l’avantage, jusqu’à présent, de bénéficier du statut indemne vis-à-vis des grandes maladies animales telles que l’encéphalopathie spongiforme bovine, la peste des petits ruminants, la peste des petits ruminants, la péripneumonie contagieuse bovins, la fièvre aphteuse. A cela s’ajoute de nouveaux créneaux porteurs, notamment les produits animaux de qualité (label « biologique »), dont le Maroc pourrait être un exportateur compétitif (viande ovine, caprine, miel, viande avicole dite fermière…). Ceci dit, le secteur se heurte encore à de nombreuses contraintes. Il s’agit, selon mustapha snoussi de contraintes d’ordre structurel, liées à la sécheresse récurrente, aux problèmes d’accès aux exploitations d’élevage, à la faible taille et à la dispersion des troupeaux.

Il y a aussi le manque de formation chez les agriculteurs, l’inexistence d’un système d’identification permettant d’assurer la traçabilité des animaux et l’application des mesures de police sanitaire, la faible participation des éleveurs aux coûts de prophylaxie et l’insuffisance des moyens d’encadrement sanitaire. Ce qui expose à terme le cheptel à certaines maladies graves telles que la tuberculose, la brucellose, et autres…. Les contraintes d’ordre technique son également avancées par les éleveurs. Il s’agit notamment d’une sous-utilisation des intrants, du faible niveau de productivité du cheptel, d’infrastructures de transformation et de valorisation peu développées et inadaptées aux règles d’hygiène.          

Selon le journal « le matin »
Source : www.lematin.ma 

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