Performante, la saison des agrumes !
- Création : 30 avril 2008
L'heure est donc au bilan. Qu'en est-il au juste cette année ?
Parlons peu, parlons chiffres. A partir du Cap Bon qui est considéré, à juste titre, comme étant le pays des agrumes chez nous, puisque cette région où l'agrumiculture couvre quelque 14.000 ha fournit, à elle seule, 85% de la production nationale en la matière.
Une campagne à la mesure des attentes
A l'heure de l'évaluation, la campagne est des plus performantes. Elle a même permis d'enregistrer un record, jamais atteint jusque-là : 230.000 tonnes cette année. Alors que la moyenne annuelle des cinq dernières années est de 190.000.
En comparaison avec l'année dernière où la récolte a été de 181.000 tonnes, il se dégage un écart positif de 27%. Par variétés, ce sont surtout les maltaises, dont une bonne partie est destinée à l'exportation, qui ont bien évolué cette année, puisque les estimations les portent à 120.000 tonnes, contre 85.000 tonnes l'année dernière, soit une augmentation de 40%.
Pour les clémentines, la récolte est de 19.500 tonnes contre 17.600 tonnes, ce qui donne une évolution de +10%.
Du reste, pour les autres variétés (navel, valencia, citron...), on a enregistré une augmentation d'environ 15%.
Ce bon comportement de la saison, par rapport aux précédentes qui ont été surtout marquées par une grande chute de feuilles de l'arbre, est dû, à la base, à trois éléments.
D'abord, il y a eu des conditions climatiques favorables surtout du point de vue pluviométrique, essentiellement à Menzel Bouzelfa et Béni Khalled, principales zones agrumicoles où de bonnes quantités de pluie ont été enregistrées, avec des pics de 105 et 110 mm par moments. Puis, ce fut l'entrée en exploitation de la zone de sauvegarde qui couvre quelque 2.600 ha dans les parties agrumicoles de cinq délégations : celles de Béni Khalled, Menzel Bouzelfa, Soliman, Bouargoub et Grombalia. (A titre indicatif, dans la zone d'El Itha à Menzel Bouzelfa, on a enregistré un supplément d'environ 15.000 tonnes).
A cela est venu s'ajouter un troisième facteur : l'entrée en production cette année des jeunes plantations, effectuées depuis 1995 sur une superficie de 3.300 ha.
Vers de meilleurs résultats du secteur
Dans le même ordre d'idées, il est à noter que le secteur des agrumes avance à pas de plus en plus sûrs sur le chemin de la performance vers l'atteinte de l'objectif tracé dans le cadre de la stratégie régionale : atteindre une production de 250.000 tonnes en 2010.
Cette évolution notable, on la doit en fait à un ensemble de facteurs et à la conjugaison de plusieurs efforts. Essentiellement l'apport des Eaux du Nord, l'élaboration d'une stratégie nationale qui a pour objectifs majeurs l'amélioration de la production et la promotion des exportations en agrumes, l'extension de zones de sauvegarde en les portant de 4.500 ha à 10.500 ha (sur une superficie globale de 14.000 ha au Cap Bon), le programme ambitieux de recharge de la nappe par l'injection de l'eau, à partir des Eaux du Nord, le programme national des campagnes de lutte contre la créatite et la mineuse, ennemies jurées des agrumes, et, l'installation d'un insectorium pour la production d'insectes utiles qui vont, par nature, lutter contre les insectes maléfiques, le programme présidentiel pour la subvention des plantes de maltaises (tel que cela a été le cas des 300.000 plants subventionnés, durant les cinq dernières années) et la création d'un centre technique des agrumes dans la région, et ce, pour une recherche appliquée à tous les niveaux, du plant jusqu'aux maladies, en passant par l'irrigation, les normes de fertilisation...
Source : www.lapresse.tn