Au cours des derniers mois, les consommateurs ont constaté une diminution de la production de certains produits comme le lait et les viandes blanches qui constituent des produits de base dans la mesure où ils sont consommés tous les jours, vu leurs prix relativement accessibles et leurs protéines nécessaires à l'équilibre alimentaire. L'accroissement de la consommation intérieure nécessite une révision des stratégies de la production pour répondre à toutes les demandes durant toute l'année.

La production du lait et les quantités collectées auprès des centrales laitières ont pourtant connu au cours des dernières années un développement continu. En effet, la production du lait a augmenté de 4% en 2007 alors que les quantités collectées destinées aux centrales laitières ont connu un accroissement de l'ordre de 5,2%. De 972 millions de litres en 2006, la production de lait est passée à 1006 millions de litres.

Officiellement, on impute la perturbation de la distribution, entre autres, au développement de la consommation de plus de 12% au cours des dix premiers mois de l'année dernière et de 30% durant le dernier trimestre de la même année.  D'autres éléments sont entrés en jeu comme l'exportation de 6 millions de litres et l'assèchement de 12 autres millions. Cela a créé la psychose chez les consommateurs dont certains ont acheté de grandes quantités - dépassant leurs besoins en cette matière - ce qui a perturbé le dispositif de l'offre et de la demande.

Meilleure méthode d'élevage

Pour assurer l'équilibre de ce dispositif et garantir sa pérennité, le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques a élaboré une stratégie pratique visant à atténuer au manque conjoncturel constaté en développant la production du lait et des quantités collectées. Il s'agit d'importer 5 millions de litres de lait, d'orienter les centrales laitières vers la production du lait de boisson, d'accroître le cheptel  en assurant la promotion de la production des génisses nées en Tunisie, d'améliorer la productivité du cheptel à la faveur d'une meilleure méthode d'élevage et l'encadrement des éleveurs en tenant compte de la qualité génitale. Ladite stratégie comporte aussi la collecte et l'orientation d'un maximum de quantités vers les usines à travers les centres de collecte du lait tout en révisant les prix à la réception de son produit.

La distribution commence à s'améliorer actuellement dans la mesure où tous les épiciers et grandes surfaces sont approvisionnés régulièrement. Certains épiciers reçoivent, cependant, de petites quantités qui sont rapidement épuisées même s'ils imposent au consommateur l'achat d'un seul paquet. La situation va se rétablir totalement, en principe, au cours des mois à venir.

Quant au secteur des viandes blanches, la production a connu une évolution de 26% au cours de 2007. Cela a permis d'approvisionner le marché de façon ordinaire et de couvrir les besoins supplémentaires - enregistrés notamment au cours du mois de Ramadan - tout en constituant des stocks régulateurs.

Dans ce secteur aussi, les consommateurs constatent une amélioration de l'approvisionnement dans tous les points de vente où il est interdit d'effectuer l'abattage conformément à la nouvelle réglementation qui est entrée en vigueur et dont l'objectif est de respecter les aspects hygiène et santé.

Par ailleurs, le ministère est soucieux de s'adapter aux mutations internationales qui ont des impacts sur les stratégies sectorielles. D'autant plus qu'il est question d'assurer l'application des normes de qualité et de sécurité environnementale, et la traçabilité. A cela s'ajoute l'augmentation de la consommation et des prix. Le ministère a donc pris en compte ces nouvelles donnes dans le cadre des stratégies sectorielles mises en place. L'effort se poursuit pour réaliser la mise à niveau du secteur agricole avec ses différentes composantes horizontales et verticales.

La troisième étape du programme de mise à niveau du secteur agricole, d'une façon générale, qui concerne les exploitations agricoles, vise à améliorer la capacité compétitive et le rendement de celles-ci en tenant compte de ses spécificités du point de vue nombre et superficies en axant le travail sur celles qui sont exportatrices ou qui ont un potentiel d'exportation.

Source : www.lapresse.tn