Campagne agrumicole : une production abondante
- Création : 2 janvier 2008
Considérée à juste titre comme le principal bastion de la production des agrumes en Tunisie dans la mesure où elle contribue à hauteur de 85% de la production nationale, la région du Cap Bon vit ces jours-ci au rythme de la cueillette des oranges dont la production pour la présente saison s'élèvera à 230 mille t, toutes variétés confondues - un record nous a-t-on signalé du côté du CRDA de Nabeul - contre 181 mille t. la campagne précédente, soit une augmentation de l'ordre de 20%. A préciser que la production à l'échelle nationale est estimée à 265 mille t. Il y a lieu de noter que pour la variété des maltaises qui constitue l'ambassadeur de charme des agrumes tunisiennes, les estimations pour la présente saison tablent sur une production de 82 mille t enregistrant de la sorte un plus de 25% par rapport à l'année dernière. En ce qui concerne cette variété, qui s'exporte le mieux d'ailleurs, la quantité qui prendra le chemin de l'étranger notamment à destination de la France où dix-huit agents commerciaux nationaux sont implantés surtout à Marseille, Paris et Nice s'élèvera à 25 mille t.
Signalons par la même occasion que dans le souci de réunir toutes les conditions nécessaires pour la réussite de la campagne des exportations dont la première livraison est prévue pour début janvier 2008, une équipe itinérante relevant de la Fédération régionale des agrumes et du Groupement interprofessionnel des fruits et du CRDA de Nabeul a été déjà mise à pied d'œuvre. Celle-ci a pour mission essentielle l'encadrement des producteurs, notamment en matière des techniques de la cueillette, et ce, dans l'optique d'obtenir un produit de qualité meilleure.
A noter que cette production abondante qui constitue, comme on l'a précisé ci-dessus, un record, est générée par la combinaison de deux principaux facteurs à savoir une bonne pluviométrie durant les mois de décembre, janvier, avril et juin de l'année dernière et une élévation des températures pendant le mois de février, et à l'entrée en production de jeunes pieds dont la moyenne d'âge est de sept et huit ans.
D'ailleurs, dans le cadre de la promotion du secteur et compte tenu de son importance socioéconomique dans la mesure où il représente une manne de devises pour le pays - les recettes en devises en provenance des exportations des maltaises atteignent annuellement 11 millions de dinars- et une source substantielle de revenus pour pas moins de 8.730 agrumiculteurs un plan d'action a été mis sur pied et ce, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix.
Stratégie de développement du secteur
Ladite stratégie s'articule autour de deux grands axes à savoir l'extension des périmètres consacrés à cette activité et l'amélioration des techniques de culture, notamment la lutte contre la cératite et la mineuse qui ont constitué à un certain moment un véritable fléau menaçant les orangeraies de la région. Dans ce contexte, le projet de sauvegarde des zones de production a atteint jusqu'ici 10.500 hectares tout en signalant au passage que la superficie totale, consacrée à l'agrumiculture au Cap-Bon s'étend sur 13.700 ha. A cela s'ajoute un projet d'envergure consistant à alimenter la nappe phréatique notamment du côté des délégations de Menzel Bouzelfa et Béni Khalled.
Par ailleurs, l'effort de rajeunissement des vergers se poursuit à un rythme soutenu et a intéressé jusqu'à maintenant 1.700 ha, soit une moyenne de 350 ha/an, et ce, depuis 1993. Il convient de remarquer aussi que le nombre de jeunes pieds en phase de production a atteint un taux de 27% du total, contre 9% seulement en 1986.
S'agissant du volet technique, la protection phytosanitaire de la forêt des agrumes a connu un développement remarquable, et ce, depuis la création d'un insectarium dont les travaux de recherches ont permis dans une large mesure d'améliorer les techniques de lutte contre la cératite et la mineuse.
Source : www.lapresse.tn